Sahel : 9, 4 millions de personnes nécessitent une aide alimentaire

Lundi 9 Décembre 2019 - 15:00

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Une réunion d’experts et de gouvernements, tenue le 9 décembre à Paris, en France, a relevé que le nombre de personnes en besoin d’assistance alimentaire dans les seize pays de la région a plus que doublé fin 2019 du fait de la montée de l’insécurité et des violences intercommunautaires.

Le Réseau doublement de prévention des crises alimentaires (RPCA), basé au siège de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), dans la capitale française, note que le Nigeria (quatre millions de personnes), le Niger (1,5 million) et le Burkina Faso (1,2 million) sont les trois pays qui sont les plus touchés par la faim (en phase de « crise », au stade 3 sur une échelle de 5). L’insécurité a provoqué une « forte augmentation » du nombre de personnes déplacées hors de leur foyer, « accentuant la pression sur les ressources alimentaires » et la désorganisation des "moyens d’existence locaux » comme les marchés, relève-t-on.

Mahalmoudou Hamadoun, coordonnateur du programme régional à la sécurité alimentaire (Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel), pense que les causes du doublement de l’aide sont effectivement liées à l’insécurité et aux violences intercommunautaires. Le nombre de personnes nécessitant une aide immédiate est le « double » de celui de l’an dernier à la même époque (4,8 millions), les conflits qui se multiplient dans la région constituant « un facteur aggravant de l’insécurité alimentaire » dans la zone, a-t-il souligné.

Déplorant le fait que « l’insécurité civile s’est exacerbée cette année au Mali, au Burkina Faso et au Nigeria », Mahalmoudou Hamadoun a indiqué que c’est ce qui a fait que des personnes, essentiellement rurales, soient « empêchées d’accéder à leurs moyens d’existence, l’agriculture ou l’élevage, alors qu’elles continuent de subir l’insécurité climatique ». Sibili Jean Zoundi, responsable du Club Sahel de l’OCDE, quant à lui, a indiqué:« Des villages entiers ont été déplacés au Burkina Faso, les infrastructures sont fermées, écoles, centres de santé, les gens n’ont plus la possibilité de rester chez eux ». Si les besoins d’aide alimentaire ont doublé cette année, les projections du réseau préviennent que de juin à août 2020, le nombre de personnes qui en nécessiteront sera encore plus élevé, à 14,4 millions.

Le RPCA se réunit chaque année en décembre, en France, ou dans un pays africain pour prévoir les besoins alimentaires de la région au printemps lors de la délicate période, dite de « soudure », où les récoltes de l’année précédente sont consommées alors que celles de l’année en cours ne sont pas encore engrangées. Cette année, l’organisation a rassemblé dans la capitale française des représentants des gouvernements africains concernés, agences des Nations unies, bailleurs de fonds internationaux, experts et organisations non gouvernementales.

 

 

 

Nestor N'Gampoula

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