Sahodi R. Bravenick : « Rédemption est une création qui parle des faits réels qui touchent le monde »

Jeudi 4 Juin 2020 - 17:28

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Sahodi R. Bravenick, dit Maakay Skizi, est artiste danseur et chorégraphe. Membre du groupe Ngué ni mey, il parle de la dernière création du groupe intitulée Rédemption, réalisée pendant le confinement en respectant les gestes barrières. Entretien.   

Les Dépêches du Bassin du Congo : Vous venez de clôturer une création intitulée Rédemption. Qu’en est-il exactement ?

Sahodi R. Bravenick : Rédemption est une création qui parle des faits réels qui touchent le monde. Nous les présentons au public à travers l’art. Il s’agit de la famine, la xénophobie, la dégradation de la couche d’ozone, la violence faite à la femme, le racisme, le terrorisme, les guerres et autres. Notre message est de faire comprendre au monde que l’on peut devenir plus que ça si l’on reste uni.

LDBC : Qui a initié ce projet ?

SRB : C’est Merveille Toutou qui l’a initié. Morgane l’a écrit sur papier. Ils m’ont contacté pour que j’y participe avec les autres danseurs qui se sont associés à nous. Nous tenions à ce projet parce que c’était pour nous un challenge. Nous nous sommes donné deux semaines pendant le confinement, nous répétions à huis clos. Nous respections les gestes barrières en ayant sur nous des bavettes, nous évitions également de nous toucher.

LDBC : A quand la présentation de Rédemption au public ?

SRB : Nous avons fini avec le tournage du clip. Maintenant nous attendons que tout redevienne à la normale pour pouvoir le présenter au public, le temps que l’IFC, les Ateliers Sahm rouvrent leurs portes. Ce spectacle, nous pouvons le présenter aussi en performance, c’est-à-dire qu’en cours de route. Nous pouvons installer notre matériel puis nous appelons le public pour venir le voir. Et comprendre que l’on doit changer, sinon on risque de tout foutre en l’air. Il faut craindre, par notre faute, que les générations futures ne viennent rien trouver. L’objectif est de parler au public.

LDBC : Etes-vous sûr de faire passer le message ?

SRB : Le public comprendra le message, parce qu’il y a des parties où chacun de nous parle. Il n’est pas facile de comprendre la danse si l’on n’est pas du domaine. Nous avons alors pensé que nous devons dire des textes. Chacun de nous a une partie de textes qu’il raconte. Il y a une partie du spectacle où l’on s’assoit, une sorte d’arbre à palabres où chacun parle de ses problèmes en rapport avec le sujet qui lui a été donné.  

LDBC : Pour conclure…

SRB : Notre souhait est de voir que l’art évolue au Congo, parce que c’est l’un des rares pays africains qui a beaucoup de talents. Vous vous imaginez, pour la première fois, qu’un groupe congolais parte en France pour aller compétir contre quarante-cinq pays de la Francophonie.  Aux Jeux de la francophonie, nous sommes rentrés avec une médaille d’or contre l’équipe de la France la plus titrée au monde, les Pekemonde, en 2013 à Nice. Mais quand nous sommes rentrés au pays, nous n’étions pas reçus par le gouvernement, je veux parler du ministère de la Culture et des Arts pour nous féliciter. Ces médailles pourrissent dans nos maisons. J’ai personnellement fait beaucoup de pays africains. C’est regrettable que nous n’ayons pas de palais de culture comme dans d’autres pays. Nous devons squatter  l’IFC pour nos spectacles. C’est triste.      

Propos recueillis par Achille Tchikabaka

Légendes et crédits photo : 

Sahodi R. Bravenick

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