Saison des lettres congolaises : Tristell Mouanda Moussoki décroche le meilleur titre de poésie

Mardi 25 Juin 2019 - 16:15

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Le jeune congolais de 22 ans, étudiant en 3e année en Sciences et techniques de la communication de l’Université Marien-Ngouabi de Brazzaville, a été déclaré meilleur poète à l’issue de la délibération du jury du concours international.

Le concours "Saison des lettres congolaises" est organisé en République du Congo par Les éditions Plus. Il se déroule en ligne et a mis aux prises des écrivains de douze nationalités.  

Après avoir reçu et évalué les cinq cents textes en provenance d’Italie, du Congo, de la République démocratique du Congo, d' Haïti, …, le jury présidé par Huppert Malanda avait pour mission de choisir quatre lauréats dans chaque session, sur les trois catégories, à savoir le slam, la poésie et la nouvelle. Il a attribué le premier prix dans la catégorie poésie au Congolais Tristell Mouanda Moussoki.

Le titre du poème qui lui a valu la distinction est « Je dis paix au Mali ». Dans ce texte, Tristell Mouanda Moussoki dessine un Mali blessé comme un mouton égorgé, en proie aux massacres car ce pays est devenu le théâtre de plusieurs désolations. D'où son appel  à la paix au Mali.

C’est le président des éditions Plus, Maha Lee Cassy, qui a remis les prix aux lauréats. Recevant le sien, Tristell Mouanda Moussoki a invité la jeunesse à prendre son destin en mains. « Je suis en train de marcher jusqu’à épouser la lune. Aujourd’hui, l’Afrique est plongée dans le désert et il n’y a que ceux-là qui sont éclairés qui peuvent ensemencer la lumière parmi les peuples afin que ce continent retrouve ses lettres de noblesse. On ne peut pas supporter ce que l’Afrique est en train de vivre et de survivre. C’est pourquoi, j’invite la jeunesse africaine à se lever et prendre son destin entre ses mains. Ce n’est pas la peine de suivre les politiques. Parce qu’une jeunesse mieux formée, c’est celle qui prendra la destinée de l’État », a-t-il conseillé.

Précisons que courant cette année, Tristell Mouanda Moussoki est à son deuxième prix. Il a remporté, en mars dernier, le prix Africa poésie 2019 qui s’est déroulé au Cameroun, à travers son texte "Lettre à Lumumba". Cette compétition avait réuni plusieurs pays :  France, Belgique, Haïti, Congo-Brazzaville, Sénégal, Bénin, Cameroun,  Maroc.

Le jury de ce concours était présidé par Daouda Mbouobouo, écrivain-poète-juriste, président fondateur d’Africa poésie, président de la Société des poètes et artistes, et vice-président de la Société civile des droits de la littérature et des arts dramatiques du Cameroun.

 

Je dis paix au Mali

Que le soleil se lève au milieu des hommes ! Que les mots deviennent la lumière du monde ! Je suis né mûri en écoutant les mêmes mots : tribalisme, guerre… Des mots qui déchirent les rêves, J’appartiens à une terre de feu et de sang, J’appartiens à un continent dont la pluie est un Grand cimetière du salut

Qu’on ne tue pas une ethnie comme on tue un mouton de Tabaski

Ô mon Afrique ! Les étoiles murmurent sur ton chemin

Du jour au lendemain, La lumière surpasse tes paupières

Ô peuple ! Je porterai tes peines jusqu’à la mer rouge

Ô peuple ! Je nommerai dans un chant armé un nouveau Mali

Ô peuple ! Tu es mon espoir, Je te veux puissance du monde, Même si les dieux ont oublié nos cris emportés par le vent, Mangoufou ! Eau où coulent les frontières de mes rites sacrés, Mangoufou ! Le nombril de mes ancêtres où nous initions des astres de nuits qui écrivent la grogne des peuples

De Patrice Lumumba, Martin Luther King, Bob Marley

À Mandela

J’ai vu des grimoires dévorer l’âme de mon peuple, J’irai au bout des continents

Et j’habiterai toutes les terres d’altérité.  

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo : Le jeune poète congolais, Tristell Mouanda Moussoki

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