Saison des pluies : éclabousser quelqu'un, un fait courant et punissable

Lundi 23 Octobre 2017 - 17:55

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 Après une intemperie, il est maintenant courant de voir des piétons être éclaboussés par les véhicules, en particulier ceux du transport en commun. Bon nombre de Ponténégrins intérrogés sur ce fait ont éstimé que cela peut être évité.

La saison des pluies arrive toujours avec sa cohorte d’évènements heureux et malheureux. Parmi les faits désolants qui l’accompagnent figure l’éclaboussement. Celui-ci est occasionné par la présence des mares d’eau qui envahissent les rues et les chaussées.  «Les chauffeurs sont tellement pressés qu’ils ne prennent même pas la peine de ralentir lorsqu’ils constatent la présence des gens à côté des mares d’eau», a dit Édgard.

L’éclaboussement, fait apparemment banal, porte pourtant préjudice à ceux qui en sont victimes. Beaucoup de personnes se sont retrouvées salies de la tête aux pieds pour avoir été éclaboussées en cours de route par un véhicule. Très souvent, après avoir commis l’acte, les chauffeurs prennent la clé des champs, oubliant qu'ils peuvent être poursuivis si la victime porte plainte. «Je me suis déjà fait éclabousser à deux fois. Nous allions à l’école mes collègues et moi.  Un taxi, qui passait à quelques mètres de nous, nous a éclaboussés. Le chauffeur n’a même pas daigné s’arrêter. Nos tenues étaient toutes sales et mouillées, a témoigné un élève.

Ce phénomène est beaucoup observé sur les grandes artères dépourvues de caniveaux et comportant des nids de poule, des cassures et autres où stagnent les eaux. Il y a aussi celles dépourvues de trottoirs, ce qui fait que les piétons et les voitures se disputent le passage. Le rapprochement des deux parties est encore plus compliqué quand il y a la présence des mares d’eau. Et là où il y a lesdits trottoirs, ils sont souvent occupés par les commerces et activités de toutes sortes.

 Pour certains Ponténégrins, l’éclaboussement peut être évité si on remédiait à ces manquements. Pour eux, la mairie centrale devrait plus s’impliquer dans l’entretien des caniveaux, des voies et des routes, dans la régulation et le suivi de l’occupation du domaine public qui se fait souvent de manière désordonnée, les occupants dépassant même les limites requises. Sur cet aspect, les citoyens comptent sur l’opération de déguerpissement des occupants anarchiques du domaine public pour mettre de l'ordre. Celle-ci a été prévue et annoncée par le député maire de la ville, lors de la clôture de la première session dite administrative du conseil départemental et municipal tenue du 27 septembre au 4 octobre.

Cependant, pour Anto, jeune femme habitant le quartier Siafoumou (arrondissement 5, Mongo Mpoukou), en dépit de tout cela, la première solution demeure le changement de comportement et de mentalités des usagers de la route. «Un chauffeur responsable sait qu’il doit rétrograder les vitesses quand il constate la présence des gens à côté des mares d’eau qui sont sur sa trajectoire. Sauf que nos chauffeurs, surtout ceux de transport en commun, pensent qu’ils ont tous les droits. Ils ne respectent pas les piétons», a-t-elle signifié.

S’inscrivant dans cette optique, Alain, chauffeur de taxi, a aussi estimé que cela dépendait "de l’éducation de chacun". De même qu'un vieux citoyen ayant requis l'anonymat a, pour sa part, évoqué l'agrandissement du parc automobile. " Avant les gens se faisaient aussi éclabousser. Mais, de nos jours, cela a pris vraiment de l'ampleur. Il y a maintenant beaucoup de voitures dans les rues et les gens ont acquis de nouvelles mentalités et de mauvaises habitudes,surtout les jeunes. On ne sait même pas où et comment certains obtiennent leur permis. Ils ne respectent pas le code de la route et les panneaux de signalisation", s'est-il plaint.

Tous conviennent que les routes ne sont pas faites que pour les véhicules. Les piétions ont aussi des droits qui doivent être respectés. Par ailleurs, comme l'a précisé Georges Nguila, les usagers de la route doivent savoir qu'éclabousser quelqu'un est un fait punissable tel que cela est indiqué dans l'article 1382 du code civil.

 

 

 

 

Lucie Prisca Condhet N’Zinga

Légendes et crédits photo : 

-Une marre d'eau sur l'avenue Jacques Opangault vers le rond-point X-oil à Faubourg / crédit photo Adiac

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