Salon international du livre : l'héritage africain présent dans les contes du Brésil

Lundi 23 Mars 2015 - 15:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le Brésil est l'invité d'honneur du Salon du livre 2015. Le Stands Livres et Auteurs du bassin du Congo a saisi cette occasion pour montrer la diversité et la richesse culturelles de ce pays d'Amérique latine grâce à son héritage africain qui se lit même dans les contes.

La transmission une valeur intrinsèque dans la préservation de la  culture

Les intervenants – Béatrice Tanaka,  auteure, Patricia De Aquino, journaliste et ethnologue spécialiste des cultes afro brésiliens, Gabriel Kinsa, conteur congolais et lauréat du Prix ivoirien du jeune écrivain, et Caroline Moulin-Schwartz, blogueuse littéraire - ont évoqué la question de la mixité au Brésil, le pays qui concentre la plus grande diaspora africaine au monde, les Afro-descendants, avec près de 3,5 millions de personnes. Ils ont également échangé sur l'imaginaire brésilien né de son héritage africain et multiculturel et multicolore, puis la force des contes africains dans la mémoire collective et le rôle de la femme dans la transmission et dans la tradition, « passeuse de contes ».

Ils ont souligné la dimension essentielle de « la parole donnée » et la force de l'oralité dans la transmission indispensable dans la culture africaine avant de décrire les rituels afro-brésiliens. Ils ont rappelé le passé esclavagiste du Brésil, le plus grand importateur d'esclaves en provenance d'Afrique, mais aussi le premier pays en à avoir interdit, et à l'avoir enseigné à l'école.

La force du Brésil est dans la mixité et le poids de l'héritage

Béatrice Tanaka a souligné la force de la mixité culturelle brésilienne,  un pays multicolore et la libération des esclaves africains par l'un des leurs, en achetant une mine d'or, et la construction d'une église au sein de laquelle la mystique africaine fait toujours foi, mais ouverte à tous, sans prosélytisme. Paticia De Aquino a mis en lumière le poids de l'héritage. « Comme tous les héritages, je le porte en moi. La couleur importe peu. J'existe à travers une divinité africaine d'où mon intérêt au rituel afro-brésilien », a-t-elle déclaré.  Elle a relevé la force du partage, de la danse, des mythes, du rite et des rituels,  de l'initiation, ainsi que des sacrifices en l'honneur des divinités.

Béatrice Tanaka a souligné le caractère particulier des contes. « À l'image des hommes, ils meurent [contes], ils changent, disparaissent, mais il reste toujours un message », a-t-elle dit.

Gabriel Kinsa et la tortue devin

Le Congolais a insisté sur la culture de la paix, de la place indispensable de la femme au côté de l'homme, et son besoin de partager avec ses hommes les responsabilités, à travers l'histoire de la tortue, son esprit protecteur, seul capable de rétablir l'équilibre familial et la réconciliation entre l'homme et la femme. Gabriel Kinsa a dénoncé la vanité de la course à l'argent.

 

Noël Ndong