Opinion

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Salvador de Bahia

Lundi 9 Septembre 2013 - 18:10

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C’est donc aujourd’hui, sur l’autre rive de l’Atlantique, à Salvador de Bahia précisément, que sera inaugurée l’exposition kiébé-kiébé, cet extraordinaire ensemble de masques, de robes, de tambours et d’objets divers qui accompagne  la danse initiatique pratiquée dans les villages de la Cuvette depuis  des temps immémoriaux.  Unique au monde et  rassemblée patiemment, pièce par pièce, pendant une décennie partout où se pratique cette danse la  collection projette du Congo l’image d’un pays qui respecte ses traditions, protège son Histoire, ne sombre pas comme tant d’autres dans le déni du passé. Elle est donc profondément humaine.

Mais elle porte aussi un autre message qu’il convient de méditer: celui de la prééminence de  l’esprit dans le monde très matérialiste qui est le nôtre. Car la danse kiébé-kiébé, danse d’initiés, nous rappelle que l’homme ne peut se dissocier de la nature, qu’au-delà de sa personne et même s’il s’efforce d’imposer sa loi à tous les êtres vivants il n’est qu’un élément parmi d’autres d’un univers infiniment complexe dont il ne peut se dissocier et que, par conséquent, il doit se faire humble en respectant les forces qui le dépassent.

Ce n’est évidemment pas un hasard si la ville de Salvador de Bahia, au Brésil, a été choisie par le Musée-Galerie Congo pour accueillir cette première exposition. Située comme le Congo à proximité de l’Equateur mais en face d’elle, à la pointe de l’Amérique latine, son port fut pendant des siècles le lieu d’arrivée provisoire des navires de la traite négrière. Elle est donc intimement liée à l’Histoire au Bassin du Congo et même si cette Histoire fut tragique elle a gardé avec nous des liens étroits qui, le temps aidant, sont devenus amicaux, fraternels. Qu’elle soit aujourd’hui le lieu où se dévoile aux yeux du monde l’un des joyaux de la tradition africaine est une revanche sur le passé qui ne saurait laisser personne indifférent.

Est-il nécessaire d’ajouter à ce qui précède que le lien artistique et culturel qui se noue ainsi entre les deux rives de l’Océan n’est pas près de se défaire. A des échanges économiques qui ne cessent de croître il ajoute une dimension culturelle dont on mesurera très vite l’importance. 

Les Dépêches de Brazzaville

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