Sanctions ciblées de l’UE : bénéficiaire d’une "dérogation", Lambert Mende à Bruxelles

Samedi 21 Octobre 2017 - 18:15

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Le ministre de la Communication et des médias, porte-parole du gouvernement séjourne depuis le 19 octobre en Belgique alors qu’il est sur la liste noire des personnalités congolaises interdites dans l'espace Schengen.

https://media5.picsearch.com/is?0bs5BVCoAIeriTMIPq-d_MA-jAvnAo95PjxHY1XgleU&height=255Le déplacement du porte-parole du gouvernement congolais a suscité un tollé dans les milieux de l'opposition et de la société civile qui ne comprennent pas qu’une personnalité visée par des sanctions de l'Union européenne puisse accéder dans les pays de l’Union européenne (UE) sans être inquiétée. En effet, Lambert Mende Omalanga séjourne dans la capitale belge et pourrait y rester pendant au moins trois à quatre jours, à en croire des indiscrétions.

Au-delà de diverses spéculations et interprétations que ce voyage inattendu a inspirées dans le chef de ses détracteurs, il ressort que l’officiel congolais a reçu une dérogation des autorités belges. Ces dernières ont accepté, pour des raisons humanitaires, d’accorder au ministre qui se rendait en visite familiale, un visa territorial d’une semaine. « Donc il ne sera qu’en Belgique. Sa mère est malade et en plus sa maman a la nationalité belge. Mais le ministre va également profiter de l’occasion pour se défendre auprès de certaines institutions à Bruxelles au sujet des sanctions contre lui », a avancé une source proche du ministre. Information confirmée par Matthieu Branders, porte-parole adjoint du ministère belge des Affaires étrangères, qui précise que « le régime des sanctions prévoit un certain nombre de dérogations, notamment pour des raisons humanitaires »

Ce voyage en Belgique de Lambert Mende, interdit autant que huit autres dirigeants congolais d’accès dans l’espace Schengen après les sanctions leur infligées par l'UE, n’est pas du goût des signataires du Manifeste du citoyen congolais Esili, signé récemment à Paris, en France. Ces activistes des droits de l’Homme militant au sein de ce mouvement citoyen ont estimé, par le biais d’un communiqué, que la dérogation accordée au ministre Mende par les autorités belges est de nature à affaiblir les sanctions de l’UE prises contre quelques autorités congolaises à la base du blocage du processus électoral et des violations des droits fondamentaux des Congolais.  

Ils ont appelé l’UE et particulièrement la Belgique, « à mettre fin à ces dérogations qui risquent de radicaliser les personnes sanctionnées et de les pousser à entraver le processus électoral et à violer systématiquement les droits fondamentaux des Congolais ». Tout en plaidant pour une application rigoureuse des sanctions ciblées, les signataires du Manifeste « Esili » ont par ailleurs plaidé « pour que le nom du président Kabila et certains membres de sa famille qui sapent le processus électoral soient élargis sur la liste des officiels Congolais sous sanctions ».

Pour rappel, Lambert Mende fait partie, depuis le 29 mai 2017, de la short-list des personnalités du régime congolais sous le coup de sanctions de l’UE qui l’accuse de mener « une politique répressive envers les médias » et « d’avoir fait obstacle à une solution consensuelle et pacifique en vue de la tenue d’élections en RDC ».   

 

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Lambert Mende

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