Santé : 45 jours pour venir à bout de la maladie à virus Ébola à Djera

Mercredi 3 Septembre 2014 - 18:47

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C’est le défi que le gouvernement et ses partenaires viennent de lancer pour couper la transmission du virus Ébola à Djera dans le territoire de Boende dans la province de l’Équateur.

Pour le ministre de la Santé publique, le Dr Félix Kabange Numbi, il est crucial que la maladie à virus Ébola reste circonscrite dans la seule zone de santé de Boende et qu’elle n’atteigne pas Mbandaka, chef-lieu provincial, dont l’accès et les échanges avec Kinshasa se font par le fleuve Congo. Il a tenu ces propos lors de son arrivée à Mbandaka avec une forte délégation qui l’accompagne dans laquelle on a noté la présence du représentant de l’OMS en RDC, le Dr Joseph Waogodo Caboré, du directeur du département des vaccins et de l’immunisation à l’OMS, le Dr Jean Marie Okwo Bele, et du directeur de l’Institut national de recherche biomédicale, le Pr virologue Jean-Jacques Muyembe Tamfum. La RDC et ses partenaires, poursuit le Dr Félix Kabange Numbi, se lancent un défi majeur, celui de pouvoir interrompre la chaîne de transmission de ce virus mortel dans un délai de quarante-cinq jours.  «Nous avons choisi de commencer par Mbandaka pour nous rendre à Boende, par ce qu’il est urgent de mettre en place une coordination provinciale efficace qui va fonctionner comme un organe de décision et d’orientation sous le leadership du gouverneur de province, en faisant respecter strictement toutes les mesures préventives de protection, d’hygiène individuelle et collective ainsi que d’isolement des malades pour éviter toute propagation a grande échelle », a -t-il expliqué.

De son coté, le Dr Jean-Marie Okwo Bele a apprécié les efforts des autorités tant nationales que provinciales pour leur leadership et la coordination en vue de l’appropriation de la lutte contre la maladie à virus Ébola dans cette vaste province de l’Équateur. « Cela prouve à suffisance que la RDC peut gérer et contrôler l’épidémie sans trop de difficultés, en brisant la chaîne de transmission dans les quarante-cinq prochains jours comme souhaité », fait-il savoir tout en appelant à l’intensification de la surveillance épidémiologique « pour qu’il n’y ait pas des zones silencieuses qui ne rapportent pas les données en cette période d’épidémie ».  « Il est très essentiel de renforcer la sensibilisation pour détecter les sources d’infection de la maladie qui se transmet, dans la majeure partie des cas, lors des funérailles et des enterrements non sécurisés », a-t-il insisté. L’engagement et l’étroite collaboration, condition sine qua non pour vaincre Ébola.

Quant au représentant de l’OMS en RDC, pour parvenir à une réponse stratégique et appropriée face à l’épidémie en cours dans le nord-ouest du pays, il faut, comme il en est présentement le cas, l’engagement et l’étroite collaboration entre le gouvernement et ses principaux partenaires. C’est dans le cadre de cette collaboration que l’OMS fournit des épidémiologistes et des experts dans divers domaines, des kits de protection et s’occupe également de la prise en charge du paiement de prime des prestataires à Boende. La communication et la mobilisation sociale, souligne le représentant de l’OMS en RDC, ont été renforcées par la reproduction des affiches et dépliants de sensibilisation, les matériels V-SAT en cours d’installation pour les facilités de communication sur le lieu de l’épidémie, ainsi que plusieurs tonnes de vivres pour les familles vulnérables habitant les aires de santé affectées par Ébola.

De son coté, le Pr Muyembe Tamfum, virologue et pionnier de la lutte contre les fièvres hémorragiques virales en RDC depuis 1976, affirme qu’être disponible est un signe de grande fierté. «Un jour, l’histoire retiendra que vous avez participé avec courage dans la gestion et le contrôle de la maladie a virus Ébola de Boende », a-t-il plaidé.

Aline Nzuzi