Santé : le Congo élu à la tête de la Société africaine d’hématologie

Lundi 16 Juillet 2018 - 12:15

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À l’issue du neuvième congrès africain sur la pathologie qui s’est achevé le 14 juillet, à Brazzaville, la communauté scientifique africaine a mis en place un nouveau bureau qui sera piloté, pendant deux ans, par le Pr Alexis Eliras Dokékias.

« Nos collègues africains nous ont fait confiance, parce que nous sommes humbles serviteurs. Nous sommes prêts à nous engager pour le développement d’hématologie africaine », a assuré le nouveau président de la Société africaine d’hématologie.

Au cours des travaux, les participants venus de France, de l’Inde, des Etats-Unis et de plusieurs pays africains ont fait le point sur les avancées et les perspectives dans la lutte contre la drépanocytose. Des groupes de travail ont été créés au sein de la Société africaine d’hématologie (la drépanocytose, le traitement du cancer du sang et les maladies hémorragiques).

« Ces groupes ont été constitués pour que, désormais, nous fassions des travaux d’intérêt commun. Dans les années prochaines, on pourra évaluer ce qui a été fait et ce qu’il faut faire pour améliorer notre stratégie de prise en charge des maladies du sang », a expliqué Eliras Dokékias.

Ainsi, le nouveau bureau travaillera en étroite collaboration avec leurs homologues de la Société d’hématologie et d’oncologie anglophone pour aboutir à une société unifiée qui sera créée l’an prochain, au Ghana.

« À partir d’août 2019, une société africaine d’hématologie commune verra le jour. Il n’y aura plus d’Anglophones ni de Francophones. Nous préparons cette transition pour la mise en place d’une société africaine commune afin d’attirer les bailleurs de fonds des sociétés extérieures », a précisé le Pr Alexis Eliras Dokékias.

En effet, les assises de Brazzaville avaient pour objectif de contribuer à l’amélioration de la prise en charge des affections hématologiques en Afrique noire ; de créer un cadre de concertation regroupant les Francophones et les Anglophones dans le diagnostic et la prise en charge des maladies du sang.

En marge des travaux, l’épouse du chef de l’Etat, Antoinette Sassou N’Guesso, marraine de la lutte contre la drépanocytose, a échangé avec le professeur d’hématologie, Nosa  Bazuaye, du Nigeria. Les deux personnalités ont évoqué la possibilité de s’inscrire dans un projet de greffe de moelle osseuse pour la drépanocytose au Congo.

Signalons qu’au Nigeria, le Pr Nosa  Bazuaye a réalisé les premiers greffes de la drépanocytose. Sept patients qui au départ présentaient des traits drépanocytaires totaux sont devenus des patients normaux, avec la disparition du gène S.

Antoinette Sassou N’Guesso s’est entretenue également avec le Dr Shishir Seth de l’Inde sur la possibilité de former, à partir d’octobre prochain, les spécialistes africains dont les Congolais dans la chirurgie plastique, orthopédique, cardiaque, etc. Ces formations dureront quatre à six semaines.

Pour la ministre de la Santé et de la population, Jacqueline Lydia Mikolo, les défis du neuvième congrès africain d’hématologie ont été à la hauteur des thèmes abordés portant sur la drépanocytose, les cancers du sang, l’hémophilie et la sécurité transfusionnelle. Elle pense qu’il est important que les chercheurs, les professionnels de la santé travaillent à renforcer l’union et la cohésion.

« La barrière linguistique ne peut constituer un frein à l’unité de la recherche et de l’innovation scientifique. Nous, autorités sanitaires, espérons qu’à l’orée de l’année 2020, l’Afrique aura une seule société savante d’hématologie, unifiée et que les chercheurs dans ce domaine pourront ensemble élaborer, tester et exécuter des stratégies communes dans le diagnostic et les soins en hématologie et oncologie », a souhaité la ministre de la Santé, dans son mot de clôture des travaux.

Ce congrès a, en outre, bénéficié de la participation de l’épouse du chef de l’Etat qui, dans son allocution d’ouverture, a réaffirmé sa volonté de continuer la lutte contre la drépanocytose, les cancers, le paludisme, l’infection à VIH et autres maladies.

 

Yvette Reine Nzaba

Légendes et crédits photo : 

- La photo de famille des participants - Jacqueline Lydia Mikolo délivrant son discours de clôture / crédit photos Adiac

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