Santé : le Tanganyika fait face au choléra

Mardi 17 Décembre 2019 - 19:30

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La province constitue l’un des foyers endémiques, point de départ des épidémies qui touchent toute la sous-région du sud-est.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que plus de 90 % des cas de choléra sont rapportés en Afrique subsaharienne et la République démocratique du Congo (RDC) fait partie des pays les plus affectées. Dans ce pays, en effet, la province du Tanganyika constitue l’un des foyers endémiques, point de départ des épidémies qui touchent toute la sous-région du sud-est.

A en croire le bulletin d’information  de la réponse humanitaire publié par le bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha), le 17 décembre, c’est au début des années 1970 que les premiers cas de choléra ont été déclarés en RDC (Zaïre à l’époque), dans la province ouest du Bas-Congo (actuellement Kongo central). Depuis lors, note cette agence onusienne, le choléra s’est installé. Selon l’OMS cité dans ce document, la majorité de cas est signalée dans les provinces de l’est du pays, autour des grands lacs, considérées comme zones « sanctuaires ».

D'après Ocha, chaque année, les victimes du choléra dans le Tanganyika se comptent par milliers dont des centaines de morts. « Au cours des trois dernières années (de 2015 au 2018), la province a rapporté plus de dix-huit mille cas dont près de trois cents décès. L’épidémie actuelle qui frappe le Tanganyika remonte à 2018. Bien que la tendance générale pour cette année 2019 reste à la baisse comparée à l’année précédente, la situation reste très préoccupante, notamment dans les zones abritant les personnes déplacées internes et retournées où les conditions d’hébergement restent précaires à cause de la promiscuité et l’accès rare à l’eau potable », a fait savoir ce bureau.

Ocha a également indiqué que du 1er janvier à la fin novembre dernier, plus de quatre mille deux cent cinquante cas (dont soixante-sept décès) ont été rapportés dans le Tanganyika. Les spécialistes estiment que ces chiffres vont augmenter jusqu’au premier trimestre 2020, notamment en raison de la saison des pluies. « La situation de la ville de Kalemie reste particulière, avec la présence du Lac Tanganyika qui constitue le réservoir du microbe agent de la maladie », a prévenu cette agence onusienne.

L’eau potable devient un produit de luxe

Ocha a également fait savoir que depuis mars dernier, le choléra a également touché cinq des quatorze sites de personnes déplacées internes de Kalemie, avec plus de trois cent soixante-quinze cas dont huit décès communautaires. Pour les quatorze sites des déplacés avec une population estimée à plus de quatre-vingt-quinze mille  personnes depuis janvier, a-t-il indiqué, la quantité d’eau potable distribuée par les acteurs humanitaires à travers les camions citernes ne représentait que 0,2 litre par jour et par personne. « Il faudrait débourser environ quatre-vingt-quatre mille dollars américains par mois pour mille personnes -un mode opératoire coûteux. Pour y faire face, les partenaires du cluster eau, hygiène et assainissement ont fourni des efforts pour la réhabilitation des puits hors d’usage et ont réalisé des ouvrages autour des sites, mais la réponse reste encore loin de la norme du cluster », a regretté Ocha.

Lucien Dianzenza

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