Santé : les premières dames s’impliquent dans l’élimination des maladies tropicales négligées

Mardi 9 Juillet 2019 - 19:02

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En marge du sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine, les premières dames d’Afrique subsaharienne se sont réunies, le 7 juillet, pour accompagner les efforts nationaux en vue d’accélérer l’élimination des maladies tropicales négligées (MTN).

Le président de la République du Niger, Mahamadou Issoufou, a pris part à l'ouverture des travaux des premières dames du continent qui ont également connu la participation des experts, des partenaires techniques et financiers intervenant dans le domaine. L’objectif de la réunion était de forger un partenariat entre les différents acteurs concernés et de passer à l’action en unissant les efforts pour lutter contre les MTN.

Parmi les vingt MTN répertoriées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), treize sont censées faire l’objet d’actions spécifiques. Selon le président Mahamadou Issoufou, « d’énormes progrès ont été réalisés dans le cadre de la lutte grâce au soutien des différents partenaires techniques et financiers. Mais des efforts restent cependant à faire dans le cadre de l’atteinte de la couverture universelle de la santé ».

Le chef de l'Etat nigérien a réitéré son soutien aux premières dames. Pour lui, améliorer la santé de la population est importante pour le développement d’un pays.

« C’est avec un grand plaisir que nous vous accueillons au Niger, pour qu’ensemble nous établissions un partenariat solide et durable et que nous mettions un terme aux souffrances causées par les maladies tropicales négligées sur l’ensemble du  continent africain », a laissé entendre la première dame du Niger, Hadjia Aissata Issoufou.

L’implication des premières dames d’Afrique, a-t-elle souligné, peut avoir un impact considérable sur la santé et le bien-être de la population de façon générale et sur l’élimination des MTN en particulier. « À l’échelle mondiale, des actions concrètes ont été menées pour éliminer ces MTN. D’importants progrès ont été faits grâce aux efforts coordonnés des organisations philanthropiques, des gouvernements et des entreprises privées », a-t-elle indiqué.

Les MTN menacent la vie de plus de 1,5 milliard de personnes à travers le monde

L’Afrique supporte à elle seule près de 40% du fardeau mondial des MTN. En ce qui concerne l’Afrique subsaharienne, le Togo a éliminé la filariose lymphatique en 2017 en tant que problème de santé publique et, en 2018, le Ghana a fait de même avec le trachome. À travers le continent, les personnels de santé, partenaires et agents de santé communautaires continuent de se rassembler pour aider et protéger les communautés les plus vulnérables.

Selon Hadjia Aissata Issoufou, l’engagement de l’ensemble des Etats africains est primordial pour organiser la riposte et permettre aux autres pays d’atteindre les mêmes résultats que le Togo et le Ghana. Au-delà du soutien technique et financier dont les premières dames bénéficient de la part des partenaires au développement et compagnies pharmaceutiques, l'épouse du chef de l'Etat nigérien estime qu'elles doivent, au sein de leurs pays, « non seulement maintenir leur engagement à lutter contre les MTN, mais aussi accroître les ressources financières allouées à la lutte ».

Hadjia Aissatou Issoufou a ainsi réitéré l’engagement des premières dames à attaquer les MTN pour atteindre les Objectifs de développement durable, à savoir la réduction de la pauvreté, mettre fin à la malnutrition et améliorer l’égalité des sexes.

Par ailleurs, la première dame du Burkina Faso, Adjoavi Sika Kaboré, a fait un bref aperçu de l’ampleur des MTN dans son pays. Elle a notamment souligné que la filariose lymphatique qui reste encore endémique dans certaines contrées du continent nécessite la poursuite des campagnes de traitement de masse chaque année.

La bilharziose reste, elle aussi, endémique dans bon nombre de pays malgré la mise en œuvre des campagnes de traitement de masse chaque année.

Pour le trachome, les efforts consentis dans sa prévention ont permis l’arrêt des campagnes de traitement de masse dans certains pays. Les efforts doivent être poursuivis à présent pour la prise en charge des cas de complications qui ont pu survenir chez certaines personnes.

L’intérêt des partenaires techniques et financiers pour freiner les affections

Pour la représentante du Bureau régional de l’OMS-Afrique, le Dr Matshidiso Moeti, il est de la responsabilité des partenaires d’agir pour l’accélération de l’élimination des MTN d’ici à 2030. Et pour cela, elle a annoncé que son institution va mobiliser les ressources pour venir à bout de ces maladies.

« À cause de ces maladies, les gens souffrent énormément, nous devons les traiter. Nous constatons un énorme effort au niveau de certains pays comme le Niger et la Côte d’Ivoire. Il y a un engagement fort dans ces Etats, les gouvernements doivent augmenter les financements, il faut nous assurer que personne ne sera laissé -pour- compte » a-t-elle précisé.

La directrice exécutive de Speak Africa, Yacie Djibo, a affirmé que les actions se concentrent sur l’importance de l’engagement politique. « Près de la moitié du fardeau mondial de ces maladies est supporté par le continent. Il est donc grand temps que tous les acteurs se mobilisent pour y mettre un terme », a-t-elle déclaré, appelant les premières dames et les partenaires à renforcer l’action collective.

Soulignons que les MTN constituent un groupe diversifié de maladies transmissibles qui touchent plus de 1,5 milliard de personnes dans le monde, dont 39% vivent en Afrique.

La rencontre de Niamey a été l'occasion pour les intervenants de débattre des défis à relever et des stratégies de collaboration à mettre en œuvre pour accélérer les progrès dans la lutte contre les MTN.  

Yvette Reine Nzaba

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