Santé : « Même dans son état, un malade reste une personne », rappelle le pape

Samedi 11 Février 2017 - 12:42

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Le chef de l’Eglise catholique condamne la culture d’entreprise dans les hôpitaux et centres de santé où seuls les profits compteraient.

La science accomplit chaque année des avancées certaines, mais celles-ci ne sont rien tant que l’homme, appelé à en bénéficier, n’est pas placé au centre. Le pape François a fait ce rappel vendredi au Vatican où il recevait des volontaires italiens de la santé à l’occasion de la Journée mondiale du malade. Cette journée, décidée par le défunt Pape Jean-Paul II, il y a 25 ans, est pensée pour que les catholiques rénovent en eux et autour d’eux la culture de la vie.

Une occasion pour le pape actuel de condamner ce qu’il qualifie de « culture du déchet », qui fait de chaque malade une donnée économique dans des systèmes de santé devenus des machines à gérer et à produire du profit. « En vingt-cinq ans de grandes avancées ont été accomplies dans la connaissance des maladies et les soins de santé pour lesquels nous sommes reconnaissants à la recherche scientifique », a relevé le Pape. « Que le même engagement soit assuré aux maladies rares et négligées auxquelles on n’accorde pas toujours l’attention souhaitée, avec le risque de causer de plus grandes souffrances ».

« Mais, a également ajouté le pape, que ces avancées – ces lumières -ne masquent pas les ombres d’un tel progrès, dont la principale réside dans une culture diffuse du déchet. Quand une personne devient malade, elle n’est plus au centre ; n’est plus considérée dans sa dignité. On est même porté à spéculer sur ses malheurs: cela est très grave », a averti le Souverain pontife.

« Il nous faut rester vigilants, surtout dans le cas des malades âgés et des personnes à la santé fragile ou touchées par des pathologies graves ou coûteuses ; les malades psychiatriques. Adopter le modèle d’une entreprise dans le cas des malades en milieu hospitalier, c’est conforter le système qui conduit à la culture du déchet . Optimiser les ressources doit pouvoir signifier de les utiliser de manière éthique et solidaire, et non pénaliser les plus fragiles », a-t-il insisté.

Il a rappelé qu’en matière de soin de santé, au premier plan doit se placer l’inviolabilité de la dignité de chaque personne, de sa conception à son dernier souffle. Que l’argent ne soit pas seul à orienter les politiques administratives et à garantir le droit à la santé. « Aujourd’hui, de nombreuses personnes malades sont dans les hôpitaux, mais il y a aussi de nombreux malades dans les maisons où il serait souhaitable qu’ils soient fréquemment visités pour qu’ils ne se sentent pas exclus de la communauté, et qu’ils expérimentent par la proximité de la rencontre la présence de Jésus ».

Lucien Mpama

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