Santé publique: l'OMS inquiète de la recrudescence des décès liés au paludisme

Jeudi 30 Novembre 2017 - 16:45

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Dans le but d'interpeller la communauté internationale en général et les gouvernants en particulier sur le risque qui prévaut quant à la recrudescence  des cas de décès dus à la malaria, l’agence onusienne a publié, le 29 novembre, un rapport sur la question.   

Le document de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) note que, comparativement aux années 2015 et 2016, le nombre de personnes touchées par le paludisme pourrait augmenter, si aucune stratégie n’est prise par les gouvernants. Ce nombre est aujourd’hui estimé à cinq millions de cas supplémentaires. Cela s’illustre aisément par le fait que les décès dus au paludisme sont actuellement de l'ordre de 445 000.

« Alors que, ces dernières années, nous avons réalisé des progrès importants dans la lutte contre le paludisme, mais curieusement, après ce succès mondial sans précédent, les progrès ont stagné », a déclaré le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, avant de reconnaître que la lutte contre cette maladie est actuellement dans un tournant décisif. Sans une action d'urgence, a-t-il signifié, l’humanité risquera de regresser et de manquer des objectifs mondiaux de lutte contre ce fléau pour 2020 et au-delà.

S'agissant de l’importance de la mise en place, de manière urgente, d'une politique efficace y relative, le rapport précise que la stratégie technique mondiale préconise des réductions d'au moins 40% des taux d'incidence et de mortalité du paludisme d'ici à 2020. L'OMS avertit que le monde n'est pas en voie d'atteindre ces objectifs décisifs, à cause de l'insuffisance des financements au niveau national et international qui entraîne des lacunes importantes dans la campagne des moustiquaires imprégnées d'insecticide, des médicaments et d'autres outils vitaux.

« Globalement, environ deux milliards de dollars ont été investis dans les efforts mondiaux de lutte contre le paludisme et de son élimination en 2016. Ce chiffre est nettement inférieur à l'investissement annuel estimé à environ six milliards de dollars pour atteindre les objectifs de 2030, notamment au plan de la stratégie mondiale de lutte contre le paludisme », souligne encore le rapport.

Faisant l’état des lieux des financements versés par les Etats pour appuyer la lutte contre le paludisme, le document indique qu’en 2016, les gouvernements de certains pays ont fourni huit cents millions de dollars, soit 31% du financement total. Les États-Unis ont été les plus grands bailleurs de fonds pour les programmes de lutte contre le paludisme en 2016, avec un milliard de dollars, soit 38% du financement, sans oublier d'autres grands donateurs tels que le Royaume-Uni, la France et le Japon.

L'Afrique enregistre  environ 90% des cas de paludisme

Citant le continent africain, le rapport précise qu'au moment où le taux de nouveaux cas de la maladie a globalement diminué, depuis 2014, la tendance s'est stabilisée et même inversée dans certaines régions parmi lesquelles, l’Afrique. Dans ces régions, les taux de mortalité dus au paludisme ont suivi une tendance similaire.

« La région africaine continue de recenser environ 90% de tous les cas de paludisme et de décès dans le monde. Quinze pays, sauf un en Afrique subsaharienne, portent 80% du fardeau mondial du paludisme. De toute évidence, si nous voulons que la riposte mondiale au paludisme reprenne son cours, il faut que le soutien aux pays les plus touchés d'Afrique soit le principal objectif », peut-on lire dans ce rapport.  

En conclusion, ce document insiste sur le fait que dans la plupart des pays touchés par le paludisme, dormir sous une moustiquaire imprégnée d'insecticide est le moyen le plus courant et le plus efficace pour prévenir l'infection. Car, en 2016, environ 54% des personnes à risque de paludisme en Afrique subsaharienne dormaient sous une moustiquaire imprégnée contre 30% en 2010. Cependant, le taux d'augmentation de la couverture en moustiquaires a ralenti depuis 2014.

« Pulvériser des insecticides sur les murs intérieurs des maisons est un autre moyen efficace de prévenir le paludisme. Il y a une forte baisse du nombre de personnes protégées contre le paludisme par cette méthode », a conclu le rapport.

 

Firmin Oyé

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