Santé publique : mise en service de l’hôpital de l’Amitié sino-congolaise le 29 août

Samedi 24 Août 2013 - 13:02

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Évoquant les relations entre la République populaire de Chine et la République du Congo dans le domaine sanitaire, le directeur général de la Santé, le professeur Alexis Elira Dokekias, a annoncé l'ouverture officielle, la semaine prochaine, du nouvel hôpital construit dans le septième arrondissement de Brazzaville, Mfilou

Une fois l’hôpital de l’Amitié sino-congolaise mis en service, la vingt-deuxième mission médicale chinoise arrivée au Congo depuis le mois de juin va travailler en collaboration avec les médecins congolais. Le but est de renforcer une amitié de près de cinquante ans entre les deux pays. Selon le professeur Alexis Elira Dokekias, la Chine et le Congo entretiennent des relations très anciennes qui se sont développées en plusieurs étapes dans le cadre d’une coopération Sud-Sud. Elles se sont ensuite intégrées dans le cadre du mouvement des non-alignés et se sont confortées sur la base d'idéologies communes. Dans le domaine de la santé, a-t-il expliqué, c’est une coopération exemplaire, pratique et pragmatique, mais qui doit être renforcée. « On peut dire que dans le domaine de la santé, elles sont les plus exemplaires. Pour s’en convaincre, il faut regarder avec franchise les infrastructures sanitaires au Congo. Elles sont pour la plupart le fruit de la coopération sino-congolaise », a soutenu le directeur général.

À titre d’illustration, il a indiqué que, en dehors du Centre hospitalier et universitaire (CHU) de Brazzaville qui est issu de l’époque de la colonisation française, les autres hôpitaux sont le fruit de cette relation. Il s’agit notamment des hôpitaux de base de Makélékélé et de Talangaï, respectivement dans le premier et le sixième arrondissement de Brazzaville, ainsi que celui dit de l’Amitié sino-congolaise construit récemment. Il en est de même pour l’hôpital du cinquième arrondissement de la capitale, Ouenzé, actuellement en cours de construction, et de l’hôpital spécialisé mère et enfant de Blanche-Gomez qui est en cours de réhabilitation.

C’est aussi le cas de la plupart des hôpitaux de la capitale économique, Pointe-Noire, des hôpitaux généraux des villes d’Owando et d'Oyo, dans le département de la Cuvette, au nord du pays qui sont, d’après lui, des investissements concrets. S’agissant des équipements, il a rappelé que chaque fois que la coopération chinoise a fait un don ou un prêt au Congo pour financer des infrastructures de santé, il y a toujours eu un volet équipement, et cela fonctionne bien. « C’est également un autre volet qui accompagne les dons et aides chinois au Congo. Dans la plupart des hôpitaux cités, il y a des coopérants chinois qui travaillent dans plusieurs spécialités de la médecine. C’est ainsi que pour l’hôpital de Mfilou, nous venons de recevoir près de 25 médecins chinois qui vont accompagner cet hôpital aux côtés des Congolais. Il se posait un petit problème concernant la langue, mais à la demande de la partie congolaise, les autorités chinoises font que les coopérants qui viennent au Congo aient une certaine connaissance du français », a-t-il expliqué.

Il a, par ailleurs, rappelé que le pays recevait depuis les années 1970 des Congolais formés en Chine qui y arrivent pour intégrer le système de santé. Il a également souligné le fait que, de plus en plus, des partenaires chinois s’installaient en privé au Congo avec des cabinets de soins infirmiers ou d’acuponcture et qui offrent des services aux patients congolais. « Même si nous constatons que des gens s’installent parfois illégalement en se présentant comme chinois alors qu’ils ne le sont pas, nous y prenons garde. Des Chinois réellement diplômés des écoles de santé ou ayant des compétences reconnues en soins modernes ou traditionnels viennent de plus en plus au Congo, et le ministère les accompagne», a déclaré le directeur général de la Santé.

La formation des ressources humaines est un défi important à relever

Alexis Elira Dokekias a aussi reconnu que le pays avait des difficultés en ressources humaines. Le Congo, avec ses 4 millions d’habitants, produit, chaque année, à travers son école de médecine, 30 médecins. Les écoles paramédicales forment des ressources humaines dont le niveau n’est pas satisfaisant actuellement, d’où la nécessité de corriger tout cela. Le ministère de la Santé a pris, a-t-il poursuivi, des dispositions depuis trois ans pour faire former des médecins spécialisés à Cuba, au Maroc, au Sénégal et en France.

« Il faut envisager de renforcer ce côté-là aussi avec la Chine par rapport à nos besoins. Que cela soit en formation de base pour les jeunes bacheliers qui peuvent aller faire sept années d’études de médecine générale ou des généralistes qui peuvent accéder à des formations spécialisées et d’autres qui travaillent comme instrumentistes, ingénieurs et techniciens biomédicaux pour maintenir le matériel, des pharmaciens…. Cette question concerne plusieurs départements ministériels, mais nous devons la regarder avec la coopération chinoise aussi », a-t-il conclu, encourageant cette coopération.

Parfait-Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : L’hôpital de l’Amitié sino-congolaise. (© Adiac) Photo 2 : Le professeur Alexis Elira Dokekias. (© Adiac)