Santé publique : rupture de stock d'antirétroviraux

Mardi 27 Août 2013 - 18:26

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Le Centre de traitement ambulatoire de Brazzaville (CTAB) était en situation de rupture totale de stock d'antirétroviraux (ARV) jusqu'au samedi 24 août. Une situation jugée dramatique pour les malades du sida selon l’Association panafricaine Thomas-Sankara (APTS) qui a publié l'information dans une note le 26 août

Les ruptures intempestives d’ARV se succèdent depuis le début de cette année. La dernière dure depuis plusieurs mois. Au CTAB installé au CHU de Brazzaville, les molécules destinées à la trithérapie contre le VIH manquent, souligne l’APTS dans une lettre adressé au ministre de la Santé et de la opulation. Il s’agit notamment de l’Atripla, de l’Efavirenz et de la Névirapine. Selon l’ONG, la situation « serait grave au regard des conséquences sociosanitaires que cela va engendrer : décès en cascade, développement des résistances, réapparition et développement des maladies opportunistes ».

L’APTS estime par ailleurs qu’il s’agirait dans ces circonstances de graves violations des droits de l’homme, notamment du droit à la vie de milliers de Congolais. Alors que des milliards de FCFA sont déboursés chaque année pour soigner gratuitement des personnes infectées par le VIH-sida, la gestion des médicaments demeure controversée. Pour l’ONG, ces actes « irresponsables » s’assimileraient à une « criminalité organisée, nécessitant non seulement des démissions, des sanctions administratives, mais aussi, pourquoi pas, des poursuites pénales car la situation est grave, intolérable et inadmissible ».

Dans cette lettre, dont une ampliation est faite au ministre en charge des Droits humains et aux agences du système des Nations unies, l’APTS appelle le gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour que la situation soit rétablie. L’ONG souligne par ailleurs la nécessité pour les autorités compétentes de mettre en place des mécanismes efficaces de suivi, de contrôle et d’évaluation de toute la chaîne d’approvisionnement et de distribution d’ARV avec l’implication d’ONG des droits de l’homme.

Décidé à tenir les engagements de gratuité du traitement antirétroviral, le Congo dégage environ 4 milliard FCFA par an pour la lutte contre la maladie. Une promesse bien accueillie par les malades mais qui semble s’étioler au regard des tracasseries auxquelles ils sont soumis actuellement.

En fin 2011, le nombre de PVVIH sous ARV était estimé à 16 861, selon le rapport SEP-CNLS, soit une couverture de 58,9% des besoins. Le gouvernement congolais a mis en place une réponse qui vise d’une part à réduire le nombre de nouvelles infections, et d’autre part à atténuer l’impact de cette maladie en améliorant l’accès aux soins pour les PVVIH. Un défi qui se heurte encore à plusieurs faiblesses dont les conséquences s’illustrent par des ruptures indiscrètes d’ARV.

Quentin Loubou