Santé : un vaccin italien améliore l’efficacité des traitements anti-HIV

Lundi 20 Juin 2016 - 15:58

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Des essais menés en Afrique du Sud se sont révélés concluants : le TAT italien s’avère un auxiliaire efficace dans la lutte contre le Sida.

Les études sont passées à la phase II, d’essais sur les humains : le vaccin italien TAT des laboratoires de l’Institut national de santé et utilisé sous sa forme thérapeutique par le CNAIDS (Centre national de contre le Sida) en Afrique du Sud, se révèle efficace. Associé aux traitements connus aujourd’hui dans la lutte contre le Sida, il apporterait une réponse immunitaire renforcée, grâce à une augmentation significative des cellules T-CD4 dans l’organisme. D’Afrique du Sud, le traitement est revenu en Italie où chercheurs et praticiens ont été invités à suivre ses effets et ses résultats.

« Le programme de coopération bilatérale entre le gouvernement italien et le gouvernement sud-africain pour la lutte contre le VIH-Sida qui fait partie de cette étude, représente un excellent exemple qui a su efficacement transformer les résultats de la recherche clinique en instrument de santé publique. Il a fait progresser ce qu’il est convenu d’appeler la recherche transnationale », s’est réjoui à Rome Walter Ricciardi, le président de l’Institut italien de la santé.

Pour lui, le gain est à la fois dans l’amélioration de la santé publique mais aussi dans la coopération au développement. « A partir du développement du site de clinique-laboratoire MeCru, l’unité de recherche de l’université sud-africaine du Sefako Makgatho où s’est déroulée l’étude, jusqu’au développement du centre de production des vaccins », son institut a pu mettre en œuvre « innovation et développement au niveau international ».

Pour la partie technique, les chercheurs italiens, en coopération avec ceux d’Afrique du Sud, expliquent que la cible du TAT dans le corps humain est la protéine productrice des cellules dans les premières heures d’une infection au Sida. TAT joue un rôle clé dans le blocage de la multiplication du virus et la progression de la maladie. Il contribuerait à la multiplication des anticorps, et s’avère efficace en cela contre tous types de « sous-virus y compris les types A, A et C présents en Asie, en Amérique et en Afrique ». Il accroîtrait ainsi l’efficacité des trithérapies actuellement en usage dans la lutte contre le Sida.

Suivis pendant trois ans sous ce traitement associé, les malades atteints du virus du Sida en Afrique comme en Italie ont présenté un tableau clinique en amélioration continue. Car, disent les chercheurs italiens, « même le réservoir hématique du virus latent, forme silencieuse du virus qui reste inatteignable par les produits pharmaceutiques usuels et responsable de la remontée de la virémie plasmatique chez les malades qui interrompent leur traitement, présente une diminution significative. Cela n’est pas le cas chez 30% des malades interrompant leur trithérapie ou le prenant de façon irrégulière » et, qui ne sont pas soumis au TAT.

Parallèlement aux avancées de leurs recherches, les Italiens ont également été salués, il y a une semaine au siège de l’ONU, à New York. Il y a été présenté le programme DREAM mené par la communauté catholique de Sant’Egidio de lutte contre le Sida. Il consiste en la prise régulière des médicaments, mais repose surtout sur une alimentation saine des malades invités à se rendre autonomes. Dans les pays où il est mené : Kenya, Malawi, Rd Congo, Mozambique… il donne des résultats spectaculaires. Les humanitaires catholiques mènent une sensibilisation contre le business médical qui veut que les laboratoires visent plus le profit que la guérison des malades avant de vulgariser les molécules.

Lucien Mpama

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