Opinion

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Scandale

Samedi 5 Novembre 2016 - 15:15

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Le scandale dont il est ici question frappe une nouvelle fois l'une des institutions les plus respectables et les plus respectées du Congo, la très célèbre Ecole de peinture de Poto-Poto. Elle résulte du fait que les pouvoirs publics ont livré ces derniers mois à de petits commerces le calme et beau jardin où les artistes travaillaient, créaient, rêvaient depuis plus de soixante ans.

Impossible désormais de venir admirer dans la paix et la sérénité les oeuvres que les artistes exposent dans ce lieu mythique, impossible aussi de dialoguer avec eux ou de les regarder faire naître leurs oeuvres : jadis tenu à l'écart du bruit et de l'agitation de la rue, le jardin est devenu un bazar où se vendent et s'achètent des produits de médiocre qualité, où les commerces les moins avouables ont libre cours, où règne le désordre le plus complet.

Impuissants, désespérés, ne sachant comment réagir face au fléau qui les frappe,  les peintres de l'Ecole voient se détourner d'eux les touristes, les amateurs d'art congolais ou étrangers qui venaient jusqu'alors admirer et acheter leurs oeuvres. Méprisés par les pouvoirs publics qui ont laissé s'accomplir, en toute connaissance de cause il convient de le préciser, la dérive dont ils sont aujourd'hui victimes, ils en viennent à s'interroger sur la survie de leur institution. Et ils ont raison car celle-ci disparaitra inéluctablement si, très vite, les marchands ne sont pas exclus du temple.

Disons-le haut et fort même si un tel propos ne plait pas à tout le monde, le ministère de la Culture et la ville de Brazzaville prennent un risque majeur en laissant se développer un tel cancer au coeur de la capitale du Congo. Car le temps viendra, beaucoup plus vite qu'on ne le croit, où les artistes du monde entier se coaliseront autour des peintres de l'Ecole. Avec les conséquences médiatiques, et donc politiques, qui en découleront inévitablement.

Pour nous qui avons accompagné l'Ecole de peinture de Poto-Poto dans la rénovation de ses bâtiments et du jardin qui les entoure, il ne fait aucun doute qu'il est urgent, très urgent de mettre fin à ce scandale.

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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