SCTP : priorité à l’embauche

Jeudi 5 Octobre 2017 - 15:38

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Toute politique de relance durable de la Société commerciale des transports et ports (SCTP) devra prendre en compte nécessairement le phénomène très déstabilisant du vieillissement du personnel technique. Une demande allant dans le sens a été formulée directement à l'endroit du Premier ministre, Bruno Tshibala, par une délégation de ce géant du transport terrestre. Pour sa part, le patron de l'exécutif national s'est dit ouvert à toute solution qui permettrait de redresser l'entreprise.  

La question du personnel vieillissant n'a pas cessé de préoccuper au plus haut point les comités de gestion successifs de la SCTP. Comme pour le reste des anciennes entreprises publiques transformées en sociétés commerciales depuis 2008, la situation de l’ex-Onatra n’est guère reluisante depuis près de deux décennies, voire plus. Au cours des échanges francs avec Bruno Tshibala, la délégation conduite par la présidente du Conseil d’administration, Vicky Katumwa, a évoqué tous les problèmes non résolus parmi lesquelles la gestion de la redevance logistique terrestre, la créance de l’État et la créance entre des différentes sociétés. Dans la foulée, les deux parties ont évoqué également le cas du personnel vieillissant. Sur ce point, la délégation de la SCTP a fait part au chef de l’exécutif national de l’urgence pour l’entreprise de commencer à embaucher pour rajeunir le personnel. Pour entamer le processus d'embauche, Vicky Katumwa a insisté sur la nécessité que le gouvernement central lève les mesures conservatoires.

Implication de la primature

Par rapport à l'ensemble des problèmes évoqués au cours des discussions, les autorités de la SCTP ont demandé et obtenu une implication plus forte de la primature pour des solutions durables. En effet, la SCTP et la SNCC (Société commerciale de chemin de fer du Congo) ont été créées à l’époque coloniale dans le but principal d’évacuer les produits miniers et agricoles des ports du pays ou des pays frontaliers pour les acheminer vers les marchés internationaux d’Europe. Certes, les courants de trafic ont beaucoup changé au fil des décennies, avec la montée des économies émergentes. Desservant la partie ouest de la RDC, contrairement à la SNCC qui couvre le sud-ouest, le centre et le nord-est, la SCTP gère un réseau dense de 12 000 km de voies navigables et 366 km de chemin de fer. Et la liste n’est pas exhaustive si l'on ajoute les ports, les unités fluviales et le chantier naval. L'on comprend le rôle historique de la SCTP en tant que colonne vertébrale de l’économie congolaise en matière de mobilité des biens et des personnes. Toutefois, il y a eu une conjonction d’événements malheureux, dont l’absence de financement à long terme et l’impossibilité de renouveler l’outil de travail devenu obsolète. Renforcer les investissements va exiger un fonctionnement efficient de tous les services multimodaux qui ont contribué à la notoriété de l'entreprise à l’international.

Ressources humaines déficitaires

Le déficit en personnel technique est un obstacle majeur au redressement du secteur des transports. Or, avec son chantier naval par exemple, un département très important de l'entreprise, la SCTP a une vocation à la fois commerciale et technique. Nombre d’études réalisées sur cette problématique font état d’un sureffectif chronique et surtout d'un déficit de techniciens, d’ingénieurs et autres agents spécialisés. L’on estime la moyenne d’âge des effectifs à plus de 50 ans. Ces études révèlent aussi que le secteur des transports risque tout simplement de voir disparaître une partie de son savoir-faire d’ici à quelques années. D’où l’urgence de mettre en œuvre une politique de recrutement et de formation, certes, budgétivore mais indispensable en faveur des milliers d’agents.

Laurent Essolomwa

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