Secrétariat technique de l'Itie : l’Asadho appelle au remplacement du coordonnateur national

Jeudi 13 Juillet 2017 - 16:31

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L'ONG de défense des droits humains met à sa charge le disfonctionnement institutionnel et financier de cette structure.

L’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho) a fait part de sa préoccupation sur la situation qui prévaut au sein de l’Itie. Dans un communiqué publié le 13 juillet, cette ONG en a appelé, en conformité à l’exigence 1 de la norme Itie 2016, au remplacement du coordonnateur national de l’Itie/RDC pour disfonctionnement institutionnel et financier. Pour cette organisation, c’est depuis les années 2012 que le coordonnateur national est accusé de manipuler et opposer certains membres du comité exécutif (CE) et des collèges des parties prenantes, « alimentant ainsi des conflits inutilement ».

Face à cette réalité, l’Asadho exhorte le président de la République à constater, conformément à l’exigence 1 point b de la norme Itie 2016, que le coordonnateur national actuel du secrétariat technique a perdu la confiance des membres du CE à cause de plusieurs abus financiers et administratifs et qu’il est urgent d’en désigner un autre.

L’ONG en appelle au président du CE afin de convoquer une réunion du CE qui doit être consacrée à l’examen du rapport d’audit du secrétariat technique réalisé par le cabinet Ernst &Young, de prendre des mesures conservatoires suspendant le coordonnateur national du secrétariat technique, en attendant son remplacement par le président de la République et de demander à toutes les organisations de la société civile dont l’Asadho qui avaient reçu des fonds du secrétariat technique et qui ont été empêchées de les justifier d’y procéder. Aux organisations de la société civile, cette association recommande d’exiger une mise en œuvre de l’Itie conforme à la norme Itie  et d’assurer leur rôle de chien de garde de l’Itie sans complaisance et de manière transparente.

Des faits qui datent près de 5 ans

Pour l’Asadho, au regard de ces faits décris et du rapport d’audit du cabinet Ernst & Young, il sied de constater que le coordonnateur national est au centre du dysfonctionnement des institutions de l’Itie-RDC et qu’il a perdu la confiance d’une grande partie des membres du CE.

L’Asadho a, en effet, rappelé qu’entre les années 2012 et 2013, alors que la RDC faisait face à sa première validation, le responsable d’une ONG établie dans le pays, la Licoco avait fait une déclaration publique appelant le conseil d’administration de l’Itie à ne pas valider la RDC. À cette occasion, a poursuivi l’Asadho, le coordonnateur national de l’Itie avait fait un appel téléphonique à son président (de l’Asadho), pour lui parler de cette prise de position de cette ONG. À son temps, a souligné l’Asadho, son président avait sévèrement critiqué la position de la Licoco au cours de cet appel, ne sachant pas que son interlocuteur enregistrait cette conversation, qu’il va faire écouter au responsable de cette ONG critiquée, pour l’opposer au président de l’Asadho. Pour l’Asadho, à cette occasion, le coordonnateur national aura remis 2 500 dollars américains au responsable de la Licoco, à titre gratuit. Ce qui lui fera changer, quelques jours plus tard, sa position en faisant une autre déclaration appelant le Conseil d’administration de l’Itie à valider la RDC.

Pour l’Asadho, en plus de la manipulation, le coordonnateur national «s’est toujours distingué par des attaques contre les membres du CE qui osent demander des comptes sur la gestion financière et administrative du secrétariat technique ». Pour obtenir le départ de certains membres du CE, a aussi noté l’Asadho, le coordonnateur national de l’Itie leur a seulement retiré la qualité de membre, en leur donnant celle d’observateur, en violant ainsi les décisions du CE.

L’Asadho a également rappelé qu’en juin 2017, elle a écrit au Premier ministre pour dénoncer les abus financiers et administratifs commis au secrétariat technique conformément au rapport d’audit commandé par le CE et exécuté par le cabinet Ernst & Young. « En réaction à cette lettre, le coordonnateur national de l’Itie écrit à l’Asadho pour lui demander de rendre compte des fonds reçus, en 2015, pour les provinces, alors que le rapport d’audit fait à la demande du secrétariat technique, par le cabinet Secofic, pour l’exercice 2015, ne montre pas que l’Asadho doit justifier l’argent auprès de l’Itie-RDC. Ces audits commandés par le secrétariat technique étaient seulement complaisants », a souligné cette ONG de défense des droits de l’homme parmi les plus actives du pays.

Lucien Dianzenza

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