Secteur privé : le gouvernement découvre l’usine VMK à Brazzaville

Mercredi 22 Juillet 2015 - 19:15

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Neuf jours après le début de la production locale dans les ateliers d’assemblage de l’usine VMK installée à Brazzaville, le ministre d’État, du Développement industriel et de la promotion du secteur privé, Isidore Mvouba, accompagné de quatre autres ministres, a visité les installations où vont être désormais assemblés les téléphones et tablettes VMK mais également des produits d’autres constructeurs. 

En blouses et chapeaux blancs estampillés VMK, cinq ministres (Isidore Mvouba, Thierry Moungalla, Bruno Jean Richard Itoua, Alain Akouala et Adélaïde Mougany) et une centaine de journalistes locaux et internationaux ont palpé le rêve que caressait Vérone Mankou : faire du Congo une terre de technologies. L’installation de cette usine, la première dans l’espace francophone, n’aurait pu voir le jour si les autorités congolaises n’avaient pas saisi l’intérêt de soutenir l’écosystème numérique par des exemples concrets.

« Jusque-là les téléphones VMK se faisaient au-delà des mers. Maintenant cela se passe dans notre pays. Il faut leur dire bravo car le made in Congo est né », a déclaré le ministre Isidore Mvouba. Les premiers téléphones dessinés et assemblés en Afrique sortent évidemment du Congo, dans les ateliers du constructeur VMK.  Un nouvel exploit pour la société, la première à avoir honoré l’Afrique dans l’aéropage du téléphone mobile.

70% de produits VMK déjà made in Congo

Pour Vérone Mankou, c’est le début d’une nouvelle aventure. Avec l’usine, explique-t-il, c’est désormais 70% des produits VMK qui sont réalisés au Congo. Hier, en dehors de la conception, le reste se montait en Chine. «  Ce pourcentage parce qu’il y a des composantes telles que les écrans, batterie et autres que nous ne pouvons pas faire encore. Mais tous ce qui était fait dans le domaine de l’assemblage est désormais possible sur place. L’objectif est que d’ici à l’année prochaine 100% de nos produits soient faits sur place», souligne-t-il.

Dans ces ateliers où travaillent une centaine de jeunes congolais recrutés sur la base de 500 dossiers et formés sur place, ajoutés à ceux envoyés en Chine plusieurs mois avant et des spécialistes chinois, le travail va très vite. La production locale a démarré avec des téléphones basiques appelés « features phones » dans le jargon professionnel. Ministres et journalistes ont vu à l’œuvre la fabrication de l’Elikia XS, le plus basique de la gamme.

Selon des prévisions annoncées par Vérone Mankou lors de cette visite, 350 milles produits confondus peuvent sortir de ces ateliers par mois. L’année prochaine, il est prévu environ 4 millions de produits par an. VMK pourrait ainsi exporter ses produits vers des pays comme la Côte d’Ivoire et la RDC, initialement, et ensuite vers d’autres pays en fonction de la gestion et de l’extension des commandes.

"L’économie numérique n’est pas seulement du virtuel"

Au-delà de l’usine, le Congo peut devenir une terre numérique, a dit le ministre Mvouba qui rêve déjà d’une  Silicon valley à la congolaise. Vœu cohérent, car en localisant sa production, VMK permet ainsi la naissance d’un écosystème numérique où transiteraient producteurs de contenus et créateurs d’emploi dans le secteur.

Le ministre des Postes et télécommunications, Thierry Moungalla, l’un des principaux artisans du succès de Vérone Mankou, précise que  la réalisation de ses ateliers d’assemblages traduit l’exemple même de ce que l’économie numérique, tant rêvée, peut créer. « L’économie numérique n’est pas seulement du virtuel. Et là, nous avons la traduction, grâce à cette usine, d’une application industrielle en matière de l’économie numérique.  Il y a dans cette usine 80 emplois directs et je pense qu’avec le développement de l’ensemble des activités de VMK, on devrait avoir tout un écosystème qui devrait naître. Demain, des développeurs congolais s’associeraient à VMK pour apporter du contenu local. Des emplois supplémentaires et indirects à travers des structures de sous-traitant qui pourront voir le jour », souligne le ministre.

Encore des défis à relever

Au début, l’usine fonctionnera à régime modéré. La ligne de production des « features phones », c’est-à-dire de téléphones basiques, est déjà opérationnelle.  Il faudra cependant attendre plusieurs mois encore avant que l’usine passe à la fabrication des Smartphones et tablettes tactiles. Pour qu’elle tourne en plein régime, en effet, il est essentiel que toute la chaîne de production soit effective. « Installer toute la production de VMK sur place devra nous coûter très cher pour faire venir toutes les composantes. Même en termes de personnel à former, ce serait très lourd comme défi, mais nous y croyons », commente le patron de VMK.

Les ateliers d’assemblage de VMK vont permettre, à terme, la baisse des coûts des produits, afin de permettre une meilleure inclusion de la technologie, car exempté désormais des charges que lui imposait la Chine. La société VMK, a souligné son directeur général, pourrait ainsi verser ce gain dans la recherche et le développement pour offrir des produits encore plus compétitifs.

 

 

Quentin Loubou

Légendes et crédits photo : 

1-visite d'une ligne de production par les membres du gouvernement 2- Une centaine de congolais travaillent dans cette usine

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