Sécurité : la police renforce ses dispositions contre les violences basées sur le genre

Lundi 18 Septembre 2017 - 17:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Les directives d’intervention et le guide de formation des agents de la police, en vue d’améliorer la gestion des violences basées sur le genre, sont en cours d’analyse à Brazzaville pour adoption. « Ces documents serviront de cadre à notre action pour une meilleure protection des populations », a précisé le ministre de l’Intérieur et de la décentralisation, Raymond Zéphirin Mboulou, ouvrant les travaux.

Quelques cas de violences faites aux femmes, évoqués par la représentante du Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap), Barbara Laurenceau, sont poignants et nul ne peut en être indéfférent. Henriette, violée et enceintée dans le département du Pool, est décédée il y a quelques semaines. A dire vrai, elle a voulu se débarrasser de cette grossesse indésirée. L’hémorragie l’a emportée. L’autre triste exemple énuméré par Barbara Laurenceau est celui d’une jeune fille de 13 ans violée par un membre de sa famille. Elle a été engrossée puis infectée du VIH. De façon chiffrée, la représentante du Fnuap a précisé qu’une étude menée dans les centres de santé a révélé que 80% des cas de violences concernaient les jeunes de -18 ans, tandis que 20% des personnes violées reçues dans des formations sanitaires du pays étaient des enfants de -10 ans.

« Je suis heureuse, monsieur le ministre de l’Intérieur, de faire un pas de plus avec les forces de police du Congo pour voir comment améliorer, chaque jour, la réponse de la police aux violences basées sur le genre », a indiqué Barbara Laurenceau en présence du conseil de commandement de la police, des membres du gouvernement ( Défense; Jeunesse et éducation civique; Promotion de la femme et intégration de la femme au développement; Plan, statistique et  intégration régionale…). La représentante du Fnuap a salué l’effort du Congo de s’ouvrir à l’expérience des autres pays comme le Rwanda, l’Algérie et le Brésil, ainsi que l’engagement de l’Etat à s’assurer que tous les citoyens sont protégés.

Raymond Zéphirin Mboulou a été clair et précis. « Notre devoir est de lutter contre la violence, de quelque nature que ce soit », a-t-il dit. Selon lui, renforcer les actions de prévention et développer la réponse de la police à la violence basée sur le genre figure au nombre des priorités stratégiques de son département ministériel. Il a ainsi exhorté le personnel de la police à appliquer les normes minimales contenues dans les directives et le guide, en cours d’analyse, dans toutes les actions, afin de veiller à ce que les mesures de protection des populations ne souffrent d'aucune entorse. Il a, en outre, salué l’appui du Fnuap au gouvernement sur la question.

En rappel, entre 2012 et 2014, 1381 cas de violences basées sur le genre ont été enregistrés dans 23 hôpitaux, dont 82% de violences sexuelles et 18% de violences physiques, a expliqué le colonel de police, Jean Roger Kouni-Okogna, le coordonnateur du projet mis en place par le Congo et le Fnuap pour faire face à ces violences dans le pays. Il  a vu le jour en octobre 2016. L’atelier de validation des directives et du guide de formation des policiers, en vue d’améliorer la gestion des violences basées sur le genre, ouvert le 18 septembre à Brazzaville, prendra fin le 20 du mois en cours.  

 

Rominique Nerplat Makaya

Légendes et crédits photo : 

Photo : les membres du gouvernement et partenaires impliqués dans la lutte contre les violences basées sur le genre/ photo Adiac

Notification: 

Non