Sécurité : l’Unsac au chevet de la paix

Samedi 2 Juin 2018 - 18:00

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La 46e réunion ministérielle du Comité consultatif permanent des Nations unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale (Unsac) s’est prononcée, le 1er juin à Brazzaville, sur les progrès réalisés par les Etats de la sous-région pour l’instauration de la paix et la stabilité des institutions, la consolidation de la démocratie et l’intégration régionale.

Six ans après la tenue de la 35e édition, Brazzaville a abrité la 46e réunion ministérielle sous fond de tensions et de violences dans la sous-région Afrique centrale. Ces tensions, comme l’a affirmé le ministre des Affaires étrangères du Congo et président en exercice de l’Unsac, sont souvent alimentées ou exacerbées par la circulation des armes légères.

Les dossiers sur la paix et la sécurité en République démocratique du Congo et en Centrafrique ainsi que la situation sécuritaire dans le département du Pool, en République du Congo, ont nourri les discussions de cette rencontre. La persistance des violences liées aux processus électoraux, la lutte contre les violences armées et le terrorisme en Afrique centrale, y compris la situation humanitaire causée par le groupe terroriste Boko Haram dans le bassin du lac Tchad ont fait l’objet d’une attention particulière.

Depuis la dernière réunion ministérielle à Kigali, au Rwanda, le secrétaire général de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale ( CEEAC), Dieudonné Amuli Bahigwa, a souligné « une situation sécuritaire préoccupante en Afrique centrale ». « Dans la sous-région, on a noté un regain des activités de groupes armés, du terrorisme contre les populations civiles, les tensions observées lors de la préparation des élections, la recrudescence des incidents sécuritaires dans le golfe de Guinée », a-t-il témoigné, à l’ouverture de la réunion ministérielle. En outre, a-t-il poursuivi, « la sous-région continue à faire face à certains autres défis dont l’exploitation et la prolifération des armes légères et de petits calibres, le mercenariat et le crime transnational organisé, les trafics illicites transfrontaliers favorisés par la porosité des frontières ; la piraterie maritime dans le golfe de Guinée ».

Prélude à cette réunion, les experts de la CEEAC en charge de la sécurité ont évalué, du 29 au 31 mai, les questions liées à la lutte contre les violences armées et le terrorisme en Afrique centrale, y compris l’insécurité et la situation humanitaire causée par le groupe terroriste Boko Haram dans le bassin du lac Tchad.

Au terme de cette rencontre des experts, les ministres des Affaires étrangères et autres chefs de délégation comprenant généralement des représentants des ministères en charge de la Sécurité, de l’Intérieur, de l’Immigration ou de la Défense se sont réunis, le 1er juin, en session ministérielle. Celle-ci a intégré un huis clos sur la situation en Guinée équatoriale, relative au coup d’Etat manqué contre le président Teodoro Obiang Nguema.

Pour rappel, la Guinée équatoriale a subi une tentative de « coup d’État », déjouée en janvier dernier selon les médias d’Etat. Le président équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema, déplorait le « manque » de « solidarité en Afrique », affirmant « ne pas comprendre » comment, « pour des montants insignifiants », certains Tchadiens, Centrafricains et Soudanais ont pu être recrutés « pour sacrifier leur vie afin d’aller attenter contre les personnes d’une autre nation ».

Une trentaine d’hommes armés étrangers avaient été arrêtés fin décembre au Cameroun, au carrefour des trois frontières entre la Guinée, le Cameroun et le Gabon. De nombreux doutes et zones d’ombre perdurent sur les motivations et les soutiens qu’auraient eus ces hommes. Mais l’importance numérique des Centrafricains dans le groupe et le fait que le présumé cerveau de ce groupe soit un Tchadien avaient donné à l’affaire inédite une dimension régionale.

Josiane Mambou Loukoula

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