Sécurité publique : la police déclare la guerre aux groupes de bandits

Vendredi 4 Avril 2014 - 19:33

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Dénommée « opération Mbata ya ba kolo », la lutte contre le phénomène des « Kuluna » et l’immigration irrégulière a été lancée, le 4 avril, par le directeur général de la police, Jean-François Ndengué, sur l’esplanade de la télévision nationale à Nkombo-Matari

L’opération a été lancée après de multiples actes de vandalisme et d’incivilité causés par des groupes de bandits dans les quartiers nord de Brazzaville, en présence des administrateurs-maires Frédéric Privat Ndeké (Talangaï) et Ida Victorine  Ngampolo (Djiri), des chefs de quartiers et responsables de blocs.

Le phénomène des Kuluna a engendré des morts et des dégâts matériels, notamment dans les quartiers de Ngamakosso, Massengo, du domaine présidentiel de Massengo, sur l’avenue de la Corniche reliant Mikalou à Jacques-Opangault, les voies de Nkombo et Nkombo-Matari, de la Bled ainsi que Thomas-Sankara.

L’objectif est d’éradiquer toutes formes de criminalité et de délinquance et de mettre hors d’état de nuire les auteurs de cette montée de violence insupportable.

Le directeur général de la police a indiqué dans son mot de circonstance : « J’ai déclaré la guerre aux Kuluna. La police leur a déclaré la guerre pour éradiquer ce funeste phénomène, en mettant ses animateurs hors d’état de nuire et redonner la paix et la sécurité aux populations des zones rendues dangereuses entre 18 heures et 20 heures ainsi que vers 4 heures du matin. »

D’après lui, ces groupes de « Kuluna » sont de jeunes criminels, armés de machettes, de couteaux, de fourches, de barres à mine et bien d’autres objets, qui ont été pourchassés à Kinshasa après l’opération « Likofi » et « Likofi plus ». À Brazzaville, ils sont composés de citoyens congolais et de sujets étrangers en situation irrégulière. Ils vivent dans des baraques et hangars, des églises irrégulières et incontrôlées, des entrepôts de drogues,etc.

Concernant l’immigration irrégulière, le responsable de la police a déclaré : « La police congolaise ne déclenche pas de chasse aux étrangers. Nous ne sommes pas un peuple xénophobe. Nous exigeons que ceux qui veulent s’installer dans notre pays en respectent les règles et lois. C’est une garantie de sécurité pour nous tous. »

Aucun dérapage de la police ne sera toléré

Le général Jean-François Ndengé a rappelé à ses collaborateurs d’exécuter l’opération Mbata ya ba kolo selon les règles de l’art : aucun dérapage ne sera toléré, a-t-il souligné. Les policiers ne doivent pas la transformer en une opération de pillage des biens d’autrui, de règlement de compte, de violences aveugles à l’endroit de qui que ce soit. Elle ne doit pas être non plus l’occasion d’accomplir les actes de violence tels que vol, viol et violences aveugles à l’égard de la population.

« La police de la République a le devoir sacré de garantir à tous la tranquillité, la sécurité et la paix. La police congolaise travaille n’en déplaise à ceux qui, sans arrêt, par pur fantasme, argumentent et mentent sur le Congo en disant que le pays est plongé dans l’insécurité », a-t-il conclu.

L’administratrice-maire de Djiri, Ida Victorine Ngampolo, s’est réjouie de l’initiative lancée par la police et a expliqué : « Dans son appellation traditionnelle, “Djili” signifie le calme, la sérénité et la tranquillité. […] En tant que maire d’arrondissement et maman, je voudrais qu’il y ait la paix. Cela fait très mal de voir un enfant dont la mère a souffert pendant neuf mois devenir délinquant. »

Elle a, par ailleurs, regretté l’inefficacité des services de la force publique à l’entrée des étrangers au Congo, comparé à d’autres pays du monde et d’Afrique en particulier.

« J’exhorte la police à veiller à ne pas faire de bavures. Qu’elle fasse efficacement et énergiquement son travail. On ne peut pas accepter que des marginaux touchent à la tranquillité de la population », a conclu Victorine Ida Ngampolo.

Lydie Gisèle Oko

Légendes et crédits photo : 

Lancement de l'opération Mbata ya ba kolo (© DR).