Sécurité publique : Opération « Mbata ya Bakolo », la deuxième phase est là

Lundi 19 Janvier 2015 - 18:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Cette deuxième phase qui se veut un prolongement correctionnel de la première phase qui s’était lancée en avril de l’année dernière devrait, comme le souhaitent de nombreux congolais en général et ponténégrins en particulier, impliquer en plus de la force de l’ordre, des chefs de quartiers et ceux de blocs.

« Si les policiers s’occupent du contrôle des papiers et autres, les chefs de quartiers et blocs devraient aider les services de sécurité à signaler tous ceux qui arrivent nouvellement dans leurs blocs et des étrangers qui sont en grand nombre et occupent des maisons d’habitation qui en temps normal ne seraient habitées que par une ou deux personnes. La nuit, ils sont là dans des quartiers et dorment à même le sol dans une même chambre et le jour, ils disparaissent pour vaquer à leurs occupations. Donc ils sont mieux connus par des chefs de quartiers », a dit un ponténégrin vendeur au marché Tié-Tié, interrogé sur cette question.

La ville de Pointe-Noire, de par sa position géographique et sa nature économique, ville côtière et frontalière appelle plusieurs visiteurs et migrants étrangers et parmi ceux-là, certains arrivent sans pouvoir s’adresser ni à leurs consulats, ni aux autorités préfectorales, ni aux autorités policières départementales. En plus de cela, tous ceux qui arrivent n’ont toujours pas des papiers de séjour ou de résidence en bonne et due forme. D’où la nécessité de la pérennité d’une telle opération. Se limiter seulement à son lancement, le risque est grand de revoir les mêmes sujets en situation irrégulière refoulés revenir.

La vraie question, c’est celle de la porosité des frontières et de la discipline des hommes qui exécutent une telle opération. Loin des élans xénophobes, la réussite de celle-ci, permettra au pays de bien renforcer des aspects sécuritaires à l’intérieur des villes. « Lorsqu’on fréquente les marchés de Pointe-Noire et des quartiers périphériques, on se rend bien compte que, ces étrangers en situation irrégulière reviennent en masse et reprennent avec leurs activités de vendeurs ambulants. Or le plus souvent, ce sont les mêmes si l’on ne prend garde, la nuit ils se transforment en des malfaiteurs et en bandits de grands chemins. Pire encore, ces sujets sans papiers sont très dangereux, car ils sont prêts à s’associer à toute agitation et à toute sollicitation dangereuse », a indiqué un jeune contrôleur de bus croisé au centre ville de Pointe-Noire.

La vigilance, l’attention et la dissuasion devraient être les maîtres mots qui animeraient l’esprit des exécutants d’une telle opération, car par le passé, cette opération a créé dans l’opinion des vraies fausses rumeurs qui ont paniqué la population. En l’occurrence, un sujet en situation irrégulière qui sentait déjà sa situation se compliquer serait en train d’empoisonner les pains fabriqués dans une boulangerie sur la place de Brazzaville, rumeur qui avait créé la panique, mais démentie par la suite. « Est-ce que  des sujets réguliers qui s'érigent en protecteurs des sans-papiers voient toujours d’un bon œil partir leurs compatriotes qui sont sans-papiers ? D’où une vigilance accrue, car ceux de leurs compatriotes qui sont  trop longtemps restés avec des sans-papiers les encouragent dans les errements et peuvent aussi développer des réflexes d’anti-valeurs. Les chefs de quartiers se sentent quelquefois trahis par ceux des Congolais qui logent des sans-papiers et se permettent de dire que personne ne touchera à leurs locataires », a souligné une responsable d’un restaurant de fortune dans un quartier populaire.

Notons que cette opération dont la première phase a été acclamée par plus d’un Congolais a eu quelques failles qui ont occasionné le retour au galop de ces sans-papiers et que cette présente phase qui se veut correctionnelle soit décisive et pérenne pour une réussite totale.

Faustin Akono

Légendes et crédits photo : 

Photo archive Adiac: les policiers suivant les instructions de la hiérarchie