Sécurité routière : les Congolais doivent revoir leur conduite à tout prix !

Samedi 8 Février 2014 - 10:21

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Au cours de la dernière réunion hebdomadaire entre usagers de la route, chauffeurs et policiers, de nombreux participants ont fustigé la mauvaise conduite des Congolais

Syndicalistes, policiers, expatriés et simples usagers ont fortement souhaité que le Congo institue une journée nationale sans accident. Selon les approches des uns et des autres, le premier facteur responsable du nombre d’accidents toujours aussi croissant, c’est la vitesse excessive des conducteurs. L’insouciance, le manque de formation venant aggraver un tableau déjà sombre, ont souligné certains. Réactions.

Matthieu Labadie, professeur de sport
Français d’origine, il a opté pour un permis de conduire congolais pour vivre au même diapason que ceux qui l’ont accueilli. Sur sa formation, il déclare qu’elle s’est certes bien déroulée, mais avec beaucoup de surprises sur des réalités très éloignées de celles de son pays d’origine. Il se dit  choqué par les nombreux faits dont il a été témoin jusqu’ici dans la rue congolaise. « Ce qui m’a choqué le plus en arrivant au Congo, c’est la manière  de circuler des Congolais. Sur une file, on peut se retrouver à quatre au bout d’un moment, et tous les véhicules sont en première vitesse. Dans un taxi, j’ai été victime d’un accident très curieux : de Total au CCF  il n’y avait devant nous aucune circulation, brusquement deux voitures surgissent en sens inverse et à vive allure. Le chauffeur qui n’y était pas préparé a pu éviter le premier véhicule mais le pauvre n’a pas pu éviter le second.  Au début, je riais un peu de cette manière de faire, mais maintenant de moins en moins. C’est une mauvaise interprétation, une incompréhension ou l’ignorance du code de la route qui finissent par occasionner une conduite anarchique. Mon point de vue, c’est le manque de formation à la base, on ne saurait l’expliquer autrement. J’ai passé mon permis de conduire au bout d’un mois alors qu’en France il faut de six à huit mois pour le passer après la formation. Sur la manière de passer l’examen, il y aurait aussi  à redire. En France, on a quarante questions, tandis qu’ici on a douze questions avec un total de six erreurs permises alors qu’en France pas plus de cinq erreurs maximum pour décrocher son permis de conduire. La cerise sur le gâteau, c’est que l’on passe notre examen de conduite dans l’enceinte de la préfecture avec des véhicules en arrêt, ce qui ne rejoint pas au minimum une simulation de la circulation. »

Edwige Moundounga, chargée des  finances et des affaires sociales du Collectif des transporteurs du Congo
Le problème de la trop grande fréquence des accidents ne nous est pas indifférent. Les accidents tuent plus que le sida. Ce que nous observons, c’est l’indifférence totale des jeunes à ce sujet. Un premier pas serait de commencer par ce que nous propose la police : des rencontres au commissariat central, parce que l’heure a sonné où nous devons tous nous réveiller pour rassembler nos efforts dans le sens de réduire le taux d’accidents. Plusieurs facteurs cependant sont mis en cause, de la délivrance douteuse des permis des conduire à la conduite au volant en passant avant tout par une formation inadéquate. La réalité, pour en venir aux chauffeurs professionnels, est que ceux-ci commencent en tant que chargeurs  de bus, puis passent contrôleurs à bord et au bout de cette expérience ces gens finissent par être des chauffeurs à part entière. Ils sont donc formés sur le tas. Les  vraies causes des accidents sont surtout liées à la jeunesse. Le jeune Congolais prend trop de risques au volant, il est toujours pressé, sous-informé et par-dessus-tout, il conduit comme il veut, dans une insouciance totale.

Luce-Jennyfer Mianzoukouta