Sensibilisation au Covid-19 : Jean Pierre Wafwana donne de la voix

Mardi 21 Avril 2020 - 16:25

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La pandémie du coronavirus et la problématique liée à sa riposte ont  été en question au cours de l’émission « Infrastructures et développement » diffusée, le dimanche 19 avril, sur la chaîne nationale.

Eu égard à la propagation continue du virus mortel, la sensibilisation demeure, pour l’heure, l’une des recettes susceptibles de freiner son élan dévastateur. C’est à cet exercice que s’est livré le directeur de communication adjoint du chef de l’Etat au cours de cette tranche télévisée qui avait pour vocation de conscientiser le Congolais sur la réalité du coronavirus. En cela, Jean Pierre Wafwana a tenu d’emblée à rassurer l’opinion sur les efforts qui sont consentis, tant au niveau du ministère de la Santé, de la Task-force que du Comité multisectoriel pour tenter d’endiguer la pandémie. A l’en croire, toutes ces différentes structures agissent en symbiose et leurs efforts conjugués permettent une meilleure lisibilité de la problématique posée par le Covid-19 aux fins de riposte.   

Les cas de transmission locale étant désormais comptabilisés au quotidien, ce proche collaborateur du chef de l’Etat en appelle au sens de responsabilité de ses concitoyens qu’il exhorte au respect stricte des gestes barrières Pour éviter l’hécatombe qui se profile à l’horizon, l’homme, en tant qu’agent propagateur par excellence de la maladie, est appelé à prendre conscience de la gravité de la pandémie pour mieux contribuer à son éradication, explique l’invité de « Infrastructures et développement ». Il s’agit là, dit-il, d’une question d’engagement communautaire devant se traduire par l’acceptation de la maladie qui, loin d’être une simple vue de l’esprit, est plutôt une réalité vivante et perspicace. Et d’ajouter que des moyens conséquents sont en train d’être réunis et des structures mises en place pour que, dans un avenir proche, la sensibilisation soit effective sur le terrain.

Tout en réfutant le cliché développé par certains récalcitrants qui pensent, à tort, que la maladie est une affaire des riches, ou mieux de seuls habitants de la Gombe, Jean-Pierre Wafwana estime qu’une telle image caricaturale n’a pas lieu d’être étant entendu que la maladie peut frapper, sans préavis, en tout temps et en tout lieu. Aussi, agir de manière insidieuse, c’est creuser sa propre tombe, fait-il observer. Et à ceux qui pensent qu’au regard de l’évolution exponentielle de la pandémie à Kinshasa, l’on devrait mettre un terme aux travaux d’infrastructures en cours dans le cadre du Programme d’urgence intérimaire de 100 jours, quitte à réorienter les fonds disponibilisés vers l’effort de lutte contre le Covid-19, le directeur adjoint de la communication présidentielle a une autre lecture de la situation. Pour lui, il est important que les entreprises ayant pris l’engagement d’exécuter leurs travaux d’infrastructures dans une période déterminée puissent livrer leurs ouvrages dans le délai imparti. Ce qui, a-t-il dit, n’est pas à confondre avec l’urgence d’Etat que requiert la lutte contre le coronavirus pour laquelle le gouvernement s’emploie à disponibiliser les moyens nécessaires quant à ce.

La bourde de Thambwe

Questionné sur la dernière sortie médiatique du président du Sénat, Jean Pierre Wafwana n’a pas eu sa langue en poche. Alexis Thambwe Mwamba, pourtant juriste de son état, a fait fausse route en déniant, sur la base d’un juridisme béat et tendancieux, l’ordonnance présidentielle du 24 mars proclamant l’état d’urgence sanitaire en République démocratique du Congo. Pour ce communicateur, l’arrêt de la Cour constitutionnelle, ayant statué en dernier ressort sur la conformité de l’ordonnance présidentielle en question, est en lui-même suffisamment motivé qu’il n’y a vraiment pas matière à débat. Au sujet de l’article 119 de la Constitution qui astreint le chef de l’Etat à l’autorisation préalable du congrès, la Haute Cour l’a jugé - à la lumière de l’arrêt du 30 novembre 2007 de la Cour suprême de justice siégeant en matière d’appréciation de la conformité à la Constitution du règlement d’ordre intérieur du Congrès - en totale inéquation avec l’article 85 de la Constitution. Celui-ci n’exige pas l’autorisation du congrès en matière de proclamation de l’état d’urgence ou de l‘état de siège, a tranché la Haute Cour.

Embrayant sur ce même registre juridique, Jean Pierre Wafwana a, par ailleurs, confirmé la concertation que le chef de l‘Etat a eu, en amont, avec les présidents de deux chambres du Parlement. Et tenant compte des réserves émises à l’époque quant à la procédure, il était convenu que les différentes parties puissent se retrouver, après conciliabules entre l’émissaire du chef de l’Etat et les présidents de deux chambres législatives, à une date ultérieure pour harmoniser et arrondir les angles, explique Jean Pierre Wafwana, l’air serein. D’où, pense-t-il, la sortie médiatique d’Alexis Thambwe Mwamba, était inopportune et pas du tout justifiée, vu que l’entrevue avec les présidents de deux chambres du Parlement figurait bel et bien dans l’agenda présidentiel.

Loin d’apaiser les esprits, cette sortie médiatique du président de la chambre haute, pense-t-il, « a plutôt mis à mal la coalition FCC-Cach » occasionnant « une fracture de la classe politique » au moment où l’on attend des animateurs des institutions du pays, plus de cohésion et de solidarité pour vaincre le Covid-19. « On n’a pas besoin d’aller dans des crises qui n’aident en rien la République et la population », a-t-il tempêté. De bon ton, il estime qu’Alexis Thambwe Mwamba devrait faire amende honorable pour avoir manqué de tact, de sagesse, de courtoisie et d’élégance en s’adressant à l’institution « Présidence de la République » avec autant de légèreté. Pire, l’incriminé a poussé le bouchon un peu plus loin en insinuant que le président de la République aurait, par omission, enfreint la Constitution. Ce qui, du point de vue de l’interviewé, laisse penser que la démarche de l’ex-ministre de la justice sous Joseph Kabila était loin d’être innocente. 

En somme, pour Jean Pierre Wafwana, le pays a plus que besoin, par ces temps de basse conjoncture, d’une véritable paix sociale cimentée par la moralisation de la vie publique avec, à la clé, une franche collaboration entre les institutions reposant sur des bases saines du respect et de courtoisie institutionnelle.   

                                         

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Jean Pierre Wafwana

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