Site du stade de la Concorde à Kintélé : les expropriés réclament l'indemnisation

Mardi 16 Octobre 2018 - 19:45

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Plus de trois mille personnes dépossedées de leurs terrains ont manifesté, le 16 octobre, leur mécontentement par un concert de casseroles devant la primature à Brazzaville.

L’objectif de la manifestation a été d’interpeller les autorités nationales à diligenter la procédure de paiement, à la suite des  expropriations par l'État, en 2012, pour cause d'utilité publique, du site abritant le stade de la Concorde et le Centre de conférences international à Kintélé, dans le département du Pool. Au total, quatre mille trois cents acquéreurs étaient concernés par cette expropriation. Parmi ce nombre, mille trois cents ont été indemnisés en 2013, soit trois mille acquéreurs restés en attente.   

À cet effet, le sit-in à la primature a été organisé par le collectif des expropriés non indemnisés, conduit par leur président, Giscard Ghislain Tiba. Le regroupement s'est déroulé au rythme de sons et de danses, sous un soleil accablant. Le vacarme devant le bureau du chef du gouvernement a conduit à une discussion entre le bureau de ce collectif et le conseiller financier du Premier ministre qui avait à ses côtés la conseillère à la réforme de l’État.   

L’échange qui a duré plus d’une heure dans les locaux de la primature a abouti à l’apaisement de ces expropriés. Le  président du collectif a expliqué, à sa sortie de la discussion, que les autorités les ont assurés de l’examen du dossier dans un délai de deux mois. À cette même occasion, a-t-il poursuivi, le conseiller financier du Premier ministre ainsi que la conseillère à la réforme de l’État ont parlé d'un paiement partiel des indemnités de ces expropriés,  étant donné que le pays traverse une crise financière. « L’État congolais doit faire des efforts pour indemniser les propriétaires des terrains des deux sites de Kintélé. Il n’y a pas d’indemnisation partielle en matière d’expropriation », a retorqué le président du collectif.   

Interrogée à propos de leurs revendications, Pauline Matawi, l'une des expropriées, a indiqué qu’elle était très furieuse pour ces quatre parcelles prises par l’État. « Plusieurs réunions ont été organisées avec les autorités de ce pays en vain. Mon souhait est d’avoir des terrains ou une indemnisation pour en acquérir d’autres. J’ai souffert dans le commerce au marché Intendance, à Talangaï, pour acheter ces terrains. Aujourd’hui, l’État vient de les arracher en me contraignant à louer au moment où j’avais déjà construit un hangar pour y habiter », a-t-elle regretté. Notons que les acquéreurs de ces terrains ont indiqué que le site a été occupé depuis 2007 pour les uns et 2008 pour les autres. Parmi les mille trois cents qui ont déjà été indemnisés figurent aussi des fictifs, ont-ils dit.

   

Lydie Gisèle Oko

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