Situation dans le Pool: le Makoko menace de faire réagir le Nkwembali

Mardi 3 Octobre 2017 - 20:00

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Au coeur de l'audience accordée aux sages et notables du Pool, mardi 3 octobre, au Palais du peuple, par le président de la République, Denis Sassou N'Guesso, il y a eu des engagements en faveur de la paix, mais aussi des avertissements émanant des dépositaires du pouvoir ancestral.

Parole du roi des Tékés : « si ces enfants « égarés » retranchés dans le département du Pool depuis plus d’une année ne renoncent pas à la violence pour regagner la nation dans la tranquillité, les foudres du Nkwembali s’abattront sur eux sans délai », a averti sa majesté Auguste Ngampio dans un message lu par sa délégation à l’audience accordée par le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, aux sages et notables du Pool, mardi 3 octobre, au Palais du peuple.

Par enfants « égarés », le roi Makoko faisait allusion aux ninjas-nsiloulous, adeptes de Frédéric Bintsamou, qui ont pris les armes et commettent des actes crapuleux au nom d’une revendication politique difficile à cerner. Dans la royauté téké, le Nkwembali, totem et esprit divin, incarne au plan moral et culturel, l’essentiel de la norme sociale à la violation de laquelle le contrevenant s’expose aux pires réprimandes, aux inexcusables châtiments.

Pour voir que le Makoko est à peu près au bout de sa tolérance vis-à-vis des ninjas-nsiloulous et de leur chef, il faut dire que le roi n’a presque jamais invoqué la réaction du Nkwembali depuis le déclenchement de la crise du Pool, le 4 avril 2016. Même lorsque le président de la République avait reçu toutes les notabilités congolaises, le 28 novembre, toujours au Palais du peuple, Auguste Ngempio restait mesuré. Ce jour-là, il y avait le Makoko, mais aussi le Mâ Loango et le Ng’àmbom’ de Mbaya.

On avait cru que ces jeunes « égarés », entendraient la voix de la raison et reviendraient à la République prendre la place qui leur revient. Rien n’y est fait. Ils ont poursuivi les exactions, mais peut-être qu’il y en a qui se rendent compte qu’ils suivent une voie sans issue. C’est en leur direction, sans doute que la nation doit se montrer réceptive. A condition, le chef de l’Etat l’a déclaré avec insistance ; à condition qu’ils rendent les armes qui leur permettent de commettre viols, vols, braquages, destructions de biens publics et privés.

Chose inédite aussi, ce rituel auquel se sont livrés les sages et notables du Pool à l’unisson. Usant des arcanes de leur tradition, ils ont scellé une alliance avec le président de la République, ému comme l’a été l’assistance, avec qui ils ont échangé plus que des symboles : ce tapis rouge sur lequel ils l’ont invité, cette gourmette qu’ils lui ont fait porter, noix de kola et quelques autres instruments de leur terroir recélant tant de secrets qu’ils lui ont partagés.

On a l’impression, en effet, que les ninjas-nsiloulous qui s’obstineront dans la violence ne pourront s’en prendre qu’à eux-mêmes. Le temps est venu pour eux d’emprunter les couloirs humanitaires qui seront ouverts pour la circonstance afin qu’ils retrouvent une vie normale. Le chef de l’Etat l’a dit et répété : à ceux qui suivront la voie de la raison, rien ne leur arrivera.

A vrai dire, les sages, les notables ainsi que toutes les bonnes volontés ayant à cœur la situation du Pool ont du pain sur la planche, car cela ne se résume pas qu’aux engagements solennels pris devant le président de la République. Par le passé, de telles promesses avaient été faites qui sont restées lettre morte. Il faut maintenant passer aux choses sérieuses pourrait-on dire.

Gankama N'Siah

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