Situation des enfants dans le Grand Kasaï : l'Unicef lance son rapport

Lundi 14 Mai 2018 - 13:00

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« Kasaï : les enfants, premières victimes de la crise », c’est l’intitulé du document publié par l’agence onusienne, le 12 mai à Kinshasa, par le biais de sa directrice générale adjointe, Fatoumata Ndiaye, qui vient de séjourner au Nord-Kivu et au Kasaï central.

Le lancement du rapport s’est fait en présence du ministre d’État au Budget, Pierre Kungudia, en qualité de notable du Kasaï ; le ministre de la Coopération au développement, John Kwet ; et le ministre des Postes, téléphone, nouvelles technologies de l’information et de la communication, Emery Ukundji, qui a représenté le ministre de la Solidarité nationale et action humanitaire.

Ce document est en fait un instrument de plaidoyer en direction des décideurs et autres donateurs pour répondre aux besoins humanitaires des enfants de la région, exposés à la malnutrition après les attaques des miliciens Kamuina Nsapu dans les provinces du Kasaï central, du Kasaï et du Kasaï oriental en 2016 et 2017. « Je voudrais réitérer l’appel aux bailleurs de ne pas oublier les enfants du Kasaï et de se montrer généreux afin que la reconstruction de la vie de centaines de milliers d’enfants affectés par la violence puisse se faire rapidement et de manière durable. Je tiens à remercier les bailleurs qui se sont déjà mobilisés pour les enfants du Kasaï », a déclaré Fatoumata Ndiaye, lors du lancement de ce rapport.

Présenté  par le représentant adjoint de l’Unicef en RDC, Tajudeen Oyewale, le document de l’Unicef retrace les différentes violations des droits de l’enfant dans cette partie du pays. Il révèle, par exemple, que des milliers d’enfants ont été utilisés par les milices et ont été témoins des violences et meurtres des membres de leurs familles ainsi que de leurs amis. À cause des attaques de ces miliciens, l’agence onusienne estime  qu’un demi-million d’enfants n’ont pas pu terminer l’année scolaire en 2017.

Les conséquences sur leur santé ne sont plus à démontrer à la suite de cette crise, fait savoir le rapport de l’Unicef. De nombreuses familles et leurs enfants ont perdu l’accès aux soins de santé, à l’eau salubre, à l’assainissement et à une bonne alimentation. Conséquence, les enfants sont exposés à la malnutrition et quatre cent mille d'entre eux risquent d’en mourir.

Assistance de l’Unicef

Bien que l’accalmie règne présentement dans la région du Grand Kasaï, les stigmates des attaques des miliciens Kamuina Nsapu sont loin d’être effacées. Sur le plan humanitaire, les besoins sont énormes. C’est dans ce cadre que, pour alléger la souffrance des enfants et des femmes dans cette partie du pays, le gouvernement congolais, l’Unicef et leurs partenaires ont pu, l’année dernière, assister plus de soixante-dix mille enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère. Des campagnes de vaccination  contre la rougeole ont été aussi menées à l’intention de deux millions d'enfants.

L’Unicef a également facilité l’accès à l’eau et à l’assainissement à plus de trois cent mille enfants et distribué des articles ménagers essentiels à plus de cent mille personnes touchées par le conflit. Dans le domaine scolaire, vingt mille enfants ont bénéficié de l’accès à l’éducation et plus de mille sept cents autres ont été libérés des milices.

Blandine Lusimana

Légendes et crédits photo : 

Les conflits armés affectent plus les enfants

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