Situation politique en RDC : l’IRDH exhorte les églises de réveil à prendre position

Vendredi 29 Décembre 2017 - 17:15

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L'association à but non lucratif sollicite l'impliccation de tous pour venir à bout de la situation d’injustice dans laquelle se trouve le pays, en prenant une part active à la manifestation du 31 décembre et à joindre courageusement leur voix à la énième demande du respect des valeurs humaines et droits fondamentaux de tous, lancée par le Comité Laïc de coordination (CLC), le 31 décembre 2017.

Dans son bulletin électronique du 29 décembre, l’Institut de recherche en droits humains (IRDH) relève qu’« au nom de la solidarité nationale, les églises de réveil devraient aussi, courageusement, joindre leur voix à cette énième demande du respect des valeurs humaines et droits fondamentaux de tous, lancée par le Comité laïc de coordination (CLC), le 31 décembre 2017 ».

S'appuyant sur des versets 1 à 8 du 18e chapitre de l’évangile de saint Luc, comme dans « la parabole du juge inique et de la veuve », l'IRDH soutient que nulle confession ne peut prétendre à une certaine neutralité, devant une situation d’injustice généralisée et continue qui frappe toute la population congolaise, au profit d’un groupe de politiciens dont les mandats constitutionnels ont expiré depuis décembre 2016.

L'IRDH a rappelé qu’il était de notoriété publique que « les dirigeants sortants usent des subterfuges qui violent le droit des citoyens congolais de désigner librement des nouveaux gouvernants de leurs choix ». L'organisation a indiqué que face à cet état des choses, le CLC appelle toutes les personnes, physiques et morales, du pays à se joindre à leur initiative pacifique.

Faire fléchir la position des politiciens

L’IRDH estime, dans ce document, que l’apport de la sagesse des archibishops, bishops, pasteurs, apôtres, visionnaires, représentants légaux et diacres des églises de réveil pourrait faire fléchir la position des politiciens dont les mandats constitutionnels sont déjà arrivés à terme, afin qu’ils quittent pacifiquement le pouvoir. « L’obstruction à l’unique mode d’alternance politique consacré par la Constitution crée une crise politique, sociale et économique qui ne laisse aucun autre choix aux victimes priant au sein des églises de réveil, que de remplir leur devoir sacré de participer à la protection de l’Etat de droit consacrant la prééminence de la seule autorité de la loi sur tout le monde », a insisté l’IRDH.

Pour cette association, en effet, il ne devrait y avoir l’ombre d'aucun doute sur l'implication des églises de réveil devant des tueries quotidiennes dans les deux provinces du Kivu, de la résurgence des milices au Kasaï et au Katanga, le retour des épidémies et autres virus, le non-paiement des salaires des fonctionnaires de l’Etat et agents des entreprises paraétatiques (GCM-SNCC-Sogetel), la manipulation du pouvoir judiciaire, la corruption à grande échelle des parlementaires, les détournements impunis des deniers publics vers des paradis fiscaux, etc.

Cet institut rappelle, par ailleurs, qu’une marche pacifique est un droit fondamental garanti par des instruments juridiques internationaux dûment ratifiés et dans la Constitution de la RDC. Par conséquent, a-t-il affirmé, prendre ses distances face à l’appel des victimes de la même situation que leurs fidèles, non seulement isolerait les églises de réveil, mais porterait aussi à croire que les chefs religieux privilégieraient leurs relations avec les dirigeants sortants, dans l’indifférence totale à la souffrance atroce de leurs fidèles. « Pour les églises congolaises de la diaspora, elles ne devraient pas donner l’impression qu’elles ne s’intéresseraient qu’aux dîmes et autres aspects financiers des œuvres de Dieu », a souligné l’IRDH.

Dans un précédent bulletin électronique publié deux jours auparavant, l’IRDH a donné les raisons de soutien à cette démarche des laïcs catholiques. Cet institut a dit, en effet, soutenir la marche pacifique du CLC projetée pour le  31 décembre et encourager tout citoyen Congolais à y prendre part. A l’en croire, une telle revendication citoyenne, garantie par la Constitution de la République, participe non seulement à l’interpellation des dirigeants sur leurs mandats politiques expirés depuis décembre 2016, mais également à la consolidation de l’expression démocratique ainsi qu’à l’érection d’un État de droit dans le pays.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Une marche pacifique de l'opposition congolaise (tiers)

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