Solidarité : l’insertion des filles vulnérables préoccupe

Samedi 2 Mai 2015 - 15:00

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L’association Action de solidarité internationale (ASI) a organisé le 23 avril dernier un atelier de restitution d’une étude sur les filières porteuses accessibles aux jeunes filles vulnérables. Cette étude commandée par l’ASI a été réalisée par le Centre  d’études et de recherches sur les analyses et politiques économiques (CERAPE) avec le soutien de l’Union européenne et de l’Ambassade de France au Congo.

L'étude a permis de toucher du doigt les réalités de terrain liées à l’emploi des jeunes  filles vulnérables. En effet, l’enquête s’est reposée sur un échantillon de cent entreprises congolaises basées à Brazzaville et Pointe Noire œuvrant dans dix-neuf filières allant, entre autres, de l’électricité à la coiffure en passant par la mécanique, la plomberie-sanitaire, la menuiserie ou l’hôtellerie. La cartographie qui en résulte indique que de nombreux progrès restent à faire pour permettre aux jeunes filles de s’affirmer dans des créneaux porteurs, capables de les amener à améliorer leurs conditions sociales.

Aussi, l’enquête du CERAPE analyse la situation d’une cinquantaine de filles. Des filles de rue autrefois contraintes de faire de la prostitution pour vivre et qui sont dans une situation de stabilité car suivies par des professionnels depuis plus de cinq mois en vue d’une insertion professionnelle effective. On note également que si certaines inégalités persistent en termes de ratio hommes et femmes dans les entreprises au personnel permanent, à travers une sous représentation des femmes, une faible différence apparait cependant au sein des entreprises ayant du personnel apprenti. Une réalité qui s’explique par « le nombre élevé de filles apprenties dans les filières de l’hôtellerie, de la couture, de la coiffure et de la pâtisserie employées par les entreprises exerçant dans ces filières », commente l’étude du CERAPE.

En revanche, la difficulté liée à l’insertion professionnelle de ces jeunes filles s’explique aussi par endroit à travers les mauvaises politiques de recrutement et de formation de certaines entreprises, minoritaires cependant. Ainsi apprend-on que 82% des entreprises acceptent de recruter une fille tandis que 18% sont défavorables à cela.

Enfin, cette étude, bien que provisoire, est intéressante dans la mesure où elle relève aussi les difficultés des jeunes filles à accéder à certaines filières à dominances masculine. À ce sujet, ASI compte entreprendre des actions de sensibilisation auprès des entreprises afin qu'elles embauchent encore plus les jeunes filles. Elle espère également encourager les filles à pratiquer les métiers dits d’hommes.

Créée en 1983, Actions de solidarité internationale est installée au Congo depuis 2006 où elle œuvre essentiellement pour la « prise en charge des jeunes filles en situation de rue et de vulnérabilité ».

 

Dona Élikia