Solidarité : l’ONG SOS Attitude va apporter 150 tentes aux Centrafricains sans abris

Jeudi 22 Mai 2014 - 11:06

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Grâce au plaidoyer du Congolais Nestor Oyoukou lancé au nom du Congo et des clubs Rotary de Brazzaville, l’organisation non gouvernementale (ONG) SOS Attitude a décidé d’octroyer des tentes au peuple centrafricain en détresse. Le plaidoyer a été fait lors d’une formation multidisciplinaire à l’intervention d'urgence organisée à Grenoble, en France. De retour au pays, Nestor Oyoukou a restitué ce qui s’est fait au cours de cette formation humanitaire

Organisée par l’association SOS Attitude — anciennement ShelterBox France, une ONG qui fournit des tentes d’urgence permettant d’accueillir des familles dans les zones sinistrées, après des catastrophes naturelles ou des conflits armés —, cette formation a réuni des humanitaires de tous les horizons. L’Afrique était représentée par le Congolais Nestor Oyoukou, le Malien ayant fait défection.

SOS Attitude est une association qui a pour ambition d’installer une base logistique en Afrique. Dans cette optique, elle a associé les groupes des Amériques, des pays européens et africains.

Cette formation multidisciplinaire avait pour objectif de former les participants à l’intervention d’urgence. « Je partais déjà avec une petite idée ou des connaissances concrètes de terrain. Il s’agissait pour moi de renforcer ces connaissances théoriques en équipe. Les intervenants arrivant de partout, il nous fallait avoir la capacité de travailler en équipe. C’est ainsi que je me suis retrouvé dans une équipe avec une Canadienne, une Italienne et trois Français », a expliqué Nestor Oyoukou.

En effet, après une catastrophe naturelle ou un conflit, de nombreuses personnes se retrouvent dans la précarité après avoir quitté leur maison sans rien. L’intervention très rapide de techniciens formés permet d’organiser des camps dans des conditions respectant leur droit à la dignité, en privilégiant les personnes dites « vulnérables », c’est-à-dire les femmes, les personnes âgées et les enfants. Ces actions demandent de travailler en groupes, en synergie avec les autres ONG et les entreprises d’État : par exemple, la Croix-Rouge en ce qui concerne l’eau et l’assainissement, et la Société nationale de distribution d’eau. Pour l’électricité, des organisations comme Électricité sans frontière travaillent en relation avec l’équivalent de la Société nationale d’électricité ; de même, Médecins sans frontière avec des structures sanitaires, etc.

« Lorsque vous allez dans une zone où l’environnement est hostile — ce qui est toujours le cas après une catastrophe —, il faut veiller en premier lieu à la sécurité de ceux qui vont intervenir, parce que pour aider les sinistrés, il faut être en bonne santé. On a également beaucoup insisté sur les normes “classiques”, par exemple, comment installer et gérer un camp des sinistrés, comment respecter leurs droits. L’accent est généralement mis sur l’eau, l’alimentation, l’hébergement et la protection contre les bandits », a-t-il précisé.

La formation, par modules, a été à la fois théorique et pratique. Afin de préparer les intervenants à des conditions de terrain hostiles, ils se réveillaient chaque jour à 3 heures du matin et marchaient sur des dizaines de kilomètres dans les environs de Grenoble. La formation pratique s’est également déroulée à Paris.

Le plaidoyer du Congo pour le peuple centrafricain accepté unanimement

Nestor Oyoukou a plaidé, au nom du Congo et des clubs Rotary de Brazzaville, pour un projet concret : le soutien au peuple centrafricain en détresse. À Brazzaville, les clubs Rotary menaient déjà une action en faveur des Centrafricains, SOS République centrafricaine, en rassemblant des fonds. Fort de cette contribution, son plaidoyer a été unanimement adopté. « Nous voulions trouver des tentes et d’autres matériels pour aider nos frères centrafricains qui, pour certains, ont perdu leur maison et leurs biens. L’opération se mène à Brazzaville. Cherchant des partenaires, je suis donc parti avec ce projet dans mon sac et je l’ai présenté à SOS Attitude, à quelques Rotariens présents dans la ville ainsi qu’à différents clubs Rotary de France, particulièrement de Grenoble, pour qu’ils viennent en aide au peuple centrafricain. Le plaidoyer a payé, puisque nous avons pu obtenir en urgence près de 150 tentes. »

Ces tentes, qui représentent cinquante tonnes d’équipement, seront envoyées à Bangui pour être installées sur trois à quatre sites. Ainsi, les personnes déplacées trouveront un abri dans ces centres qui pourront leur servir de lieu de transit si la situation se normalise. SOS Attitude travaille dans ce sens avec les clubs Rotary de Bangui, mais l’opération SOS République centrafricaine est menée par les Congolais pour l’installation des tentes. Après avoir fait le point sur l’opération, ils verront les autres contributions à apporter.

« Quand nous avons lancé l’opération ici, à Brazzaville, nous nous étions fixé l’objectif de collecter, en espèces ou en nature, à peu près 20 millions FCFA. La fourniture de chaque tente et le transport jusqu’à Bangui représentent à peu près à 400 euros. Si on multiplie ce chiffre par 150, nous dépassons largement les 20 millions FCFA pour cette contribution. Les Congolais sont aussi allés défendre le même projet à la conférence du district 9150 à Yaoundé, au Cameroun. D’autres clubs, le district 9150 compris, ont promis de dégager une enveloppe assez substantielle. Appuyer cette opération, c’est aussi pour nous une manière d’appuyer le chef de l’État congolais, qui est médiateur pour la République centrafricaine et ne cesse de se battre pour trouver des solutions à cette crise », a conclu Nestor Oyoukou.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Le Congolais Nestor Oyoukou en compagnie d'un intervenant. Photo 2 : Photo de famille à Grenoble. (© DR)