Somalie : le Burundi menace de retirer ses troupes déployées dans le pays

Mardi 17 Janvier 2017 - 17:00

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Pour déplorer et manifester son mécontentement quant au conflit né sur le problème lié au non paiement des salaires de ses soldats en mission,  la présidence burundaise a résolu de retirer ses troupes déployées en Somalie dans le cadre de la force de l'Union africaine (Amisom). Cette décision a été rendue publique, le 16 janvier par ses ministres des Affaires étrangères et de la défense afin qu’elle soit entérinée.     

Selon la présidence burundaise, les salaires des soldats de l'Amisom représentant un montant d’environ cinq millions d’euros par mois ne sont plus payés depuis plusieurs mois. Alors qu’ils devraient être financés par l'Union européenne.

Précisant le bien-fondé de sa décision, le gouvernement burundais a souligné qu’elle est en voie de trouver une stratégie qui lui permettra de trouver une possibilité lui permettant  de payer ses soldats directement pour empêcher le gouvernement de ce pays en crise également asphyxié économiquement par des sanctions internationales, d'utiliser cet argent à d'autres fins. D’autant plus, aucun accord n'a encore été trouvé à ce sujet.
 

« Nous avons décidé de lancer la procédure, comme on l'avait déjà annoncé depuis longtemps, car nos troupes engagées au sein de l'Amisom ne peuvent plus continuer à travailler sans être rémunérées », a déclaré le Premier vice-président, Gaston Sindimwo, avant de rappeler   que Bujumbura avait aussi menacé en décembre de se retirer. Et, avec 5.400 soldats, le Burundi représente le deuxième contingent de l'Amisom, après l'Ouganda. Ceux-ci ont été déployés pour lutter contre les islamistes shebab ayant juré la perte du gouvernement central somalien.
 

« Nous aimerions continuer de soutenir et de sécuriser la Somalie mais nous sommes obligés de mettre en marche les mécanismes de retrait. Car, les soldats burundais engagés dans l'Amisom sont entrés dans leur 12ème mois sans être payés », a encore ajouté, le gouvernement burundais, en insistant sur le fait que le Burundi est plongé dans une grave crise depuis l'annonce en avril 2015 de la candidature de Nkurunziza à un troisième mandat controversé et son élection en juillet de la même année. Ces violences ont fait plus de 500 morts et poussé plus de 300.000 personnes à quitter le pays.
 

Rappelant à l’opinion internationale que les modalités de paiement de ses soldats en Somalie sont prévues par un accord signé avec l'Union africaine,  le gouvernement du Burundi a reconnu que la décision de l'UE de suspendre le paiement des soldats burundais via Bujumbura a pour but d'accentuer sa pression sur un pouvoir qui refuse tout dialogue avec l'opposition. "En mars 2016, l'UE, premier donateur du Burundi pour avoir versé environ 430 millions d'euros pour la période 2015-2020 avait déjà suspendu son aide directe au régime. Et en novembre, l'UA avait de son côté rejeté fermement la décision de l'UE de suspendre le paiement des salaires des soldats burundais en Somalie », a conclu le gouvernement.
 
 

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