Sommet

Le sommet Afrique-France qui doit se tenir au début du mois de décembre à Paris ayant été rebaptisé « Sommet de l’Élysée sur la sécurité et le développement » à la demande expresse de François Hollande, il convient de poser par anticipation les quelques questions suivantes aux hommes d’État qui y participeront :

- Ce sommet sera-t-il une simple grand’messe durant laquelle aucune véritable question de fond ne sera abordée, ou permettra-t-il bien au contraire que s’instaure enfin un dialogue franc et fructueux entre la France et ses nombreux partenaires africains ?

- À l’occasion de cette rencontre au plus haut niveau, les chefs d’État africains auront-ils le courage de dire ce qu’ils pensent des forces obscures qui s’efforcent par les moyens les plus vicieux de briser les relations de confiance existant entre la France et l’Afrique ?

- La France s’engagera-t-elle autrement qu’en paroles pour le développement durable du continent en apportant à ses partenaires africains l’aide qu’ils attendent, notamment pour gagner la bataille de l’environnement dont dépend le sort de l’humanité ?

- Les États africains présents au plus haut niveau lors du sommet de l’Élysée obtiendront-ils de la France qu’elle amène ses partenaires européens à appuyer la mise en place de l’architecture de défense que l’Union africaine s’efforce de mettre en place ?

- Le sommet de l’Élysée reconnaîtra-t-il qu’au-delà de l’économie, des finances, de la sécurité, le partage de la langue française mérite que soit développée une coopération Afrique-France plus forte, plus équilibrée, plus diversifiée ?

Bien d’autres interrogations surgiront sans doute du débat qui se déroulera à Paris les 6 et 7 décembre. Mais celles-là méritent, nous semble-t-il, une attention particulière. Aussi convient-il de les poser dès à présent.