Sommet Chine-UE : tension et méfiance réciproques

Lundi 14 Septembre 2020 - 18:16

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Chinois et Européens tiennent, le 14 septembre, un mini-sommet en visioconférence en présence du président chinois Xi Jinping. La chancelière allemande sera en première ligne du côté de l'Union européenne.

Initialement prévue à Leipzig en Allemagne, la rencontre a été remplacée par une visioconférence, avec comme intervenants, le président chinois Xi Jinping, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le chef du Conseil européen Charles Michel, et la chancelière allemande, Angela Merkel, dont le pays assure la présidence semestrielle de l’UE - en pleine crise économique. Malgré la pandémie de Covid-19 et les tensions croissantes, les négociations sur les investissements et le commerce doivent avancer. Tel est l’enjeu de la visioconférence qui réunit aujourd'hui Chinois et Européens. L'objectif de parvenir à un compromis avant la fin de l'année s'éloigne. En cause, l'UE durcit sa position vis-à-vis de Pékin.

Les attentes de l'UE

La Chine et l'UE sont appelées à avancer face à leur accord sur les investissements, négocié depuis 2013. L'UE a besoin désormais des règles de concurrences équitables pour permettre à ses entreprises d'accéder au marché chinois. La réussite de ce mini-sommet passe par la mise en place d'une feuille de route claire qui pourra permettre un accord d'ici 2020. L'UE veut voir ses intérêts progresser sur des sujets majeurs et veut peser sur les négociations commerciales.

La Chine en profil bas

La Chine veut éviter tout conflit, une " guerre froide" avec l'UE. Elle loue l'indépendance de la politique européenne. Pékin rappelle que la Chine est devenue le plus grand marché d'exportation de l'Allemagne ; et qu'un laboratoire d'un géant français de cosmétique a pris ses quartiers dans le sud du pays.

L'UE recherche la réciprocité

Les négociations ont lieu en pleine période de tensions entre les deux puissances. Bruxelles semble exaspérée et attend toujours l'ouverture du marché chinois. Alors que Pékin continue toujours à subventionner ses entreprises. L'UE pourrait s'appuyer sur des questions des droits de l'homme- liés à Hong Kong et à Xinjiang, où un million de musulmans sont enfermés dans des camps de redressement- pour faire "plier" la Chine

Sept ans après l'ouverture des négociations et une trentaine de cycles de pourparlers plus tard, Bruxelles attend donc un geste fort de Pékin. Ce mini-sommet est considéré comme un test sur les intentions réelles du géant chinois. Les dirigeants de l'UE n'ayant pas caché leur déception lors du sommet UE-Chine de juin dernier, achevé sans déclaration commune. Chinois et Européens ont intérêt à faire des concessions, au moins pour sauver la face, et avancer. 

 

Noël Ndong

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