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Mercredi 6 Août 2014 - 9:30

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À l’occasion du Forum des affaires États-Unis/Afrique, les Américains ont annoncé une série de mesures destinées à renforcer les relations commerciales avec le continent africain. Ce programme d'investissements est évalué à près de 33 milliards de dollars 

Le Président Obama au Forum des Affaires Etats-Unis/Afrique ©DR« Une Afrique prospère et autonome est dans l’intérêt des États-Unis », a déclaré le président Obama invitant les nombreux hommes d’affaires américains présents au Forum à ne pas perdre de vue la nouvelle Afrique qui est en train d’émerger malgré les défis de la guerre, de la maladie ou de la faim qui posent encore dans certaines régions. Les exportations américaines en biens et services ont atteint le chiffre record de 50, 2 milliards de dollars en 2013, en augmentation de 40% depuis 2009, permettant la création de 250.000 emplois aux États-Unis. Mais ce chiffre est un trompe l’oeil puisque les États-Unis font autant de commerce avec les 54 États d’Afrique réunis qu’avec le seul Brésil.

Le président Obama s’est engagé à obtenir, du Congrès américain, le renouvellement et l’élargissement de l’AGOA qui arrive à son terme en 2015. L’objectif étant de booster le commerce avec l’Afrique qui pour l’instant, et pour l'essentiel, se limite au Nigéria, à l’Angola et l’Afrique du Sud. Bien plus, ce commerce  concerne essentiellement le secteur de l’énergie. Le chef de l’Exécutif américain a également annoncé 7 milliards de nouveaux financements pour promouvoir les exportations et les investissements américains en Afrique dans le cadre du programme Doing business in Africa (Faire des affaires en Afrique).

Quelle politique l'Amérique entend mener en Afrique ?

Pour l’exécutif américain, « la question n’est plus ce que l’on peut faire pour l’Afrique mais ce l’on peut faire avec l’Afrique »  tel que l’affirmait le Vice-Président Joe Biden pendant le Forum des affaires. Les sociétés américaines ont signalé la signature de nouveaux accords dans les secteurs de l’énergie, de l’aviation, de la banque et de la construction pour un montant de 14 milliards de dollars. Cette somme vient s’ajouter aux 12 milliards de dollars de nouveaux engagements du secteur privé, de la Banque mondiale et du gouvernement suédois en faveur de l’initiative Power Africa destinée à doubler l’accès à l’énergie électrique sur le continent.

Barack Obama a d’ailleurs promis de tripler l’objectif du gouvernement américain en délivrant de l’électricité à 60 millions de foyers et entreprises africaines, au lieu des 20 annoncés initialement, en consacrant 300 millions de dollars par an, soit un total de 26 milliards de dollars au programme Power Africa. Malgré le rôle de l’énergie pour la croissance économique, les différents responsables politiques et économiques ont d’ailleurs souligné que l’Afrique avec ses taux de croissance à 5% en moyenne est la deuxième région qui croît le plus dans le monde même sans accès à l’énergie.  Concernant les énergies propres, le ministère des Affaires étrangères leur consacrera 10 millions de dollars.  Pour le secrétaire d’État américain, en effet, l’Afrique a la possibilité de devenir un modèle d’énergie propre pour le monde, en profitant de son actuel retard pour ne pas répéter les erreurs commises dans les autres régions du monde.

La diplomatie politique couplée à la diplomatie économique

Toute une série d’autres mesures ont été promises par les autorités outre-atlantiques. La Banque d’import-export américaine va engager 3 milliards de financement en soutien des exportations vers l’Afrique sur les deux prochaines années. La Millenium Challenge Corporation, une agence gouvernementale d’aide internationale va consacrer 2 milliards au développement du secteur privé africain et conduira également sa première mission d’investissement sur le continent  avec des sociétés américaines. La Société américaine de promotion des investissements à l'étranger (OPIC) va investir 1 milliard de dollars pour financer et sécuriser les investissements du secteur privé américain en Afrique. Le ministère de l’Agriculture mettra à disposition 1 milliard de dollars de garanties de financement pour les exportations agricoles vers l’Afrique les deux prochaines années. Le ministère des Transports entend diriger 1 million de dollars au renforcement de la sécurité  de l’aviation civile.

Pour les Américains, la diplomatie politique sur le continent se confond désormais avec la diplomatie économique. Le président Obama a signé un décret  créant un Conseil consultatif sur les affaires en Afrique formé de 15 membres du secteur privé dont le rôle sera de lui fournir des informations, des analyses et des recommandations sur des stratégies de développement du commerce et de l‘investissement américain en Afrique. 

de notre envoyée spéciale à Washington, Rose-Marie Bouboutou

Légendes et crédits photo : 

Le Président Obama au Forum des Affaires Etats-Unis/Afrique ©DR