Soudan du Sud : la Haut commissaire des droits de l’homme en visite à Juba

Lundi 28 Avril 2014 - 15:15

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Navi Pillay, Haut commissaire aux droits de l’homme, est attendue ce lundi 28 avril dans la capitale du Soudan du Sud où elle doit s’enquérir sur l’avancée de l’enquête sur les massacres intervenus dans les localités de Bentiu et du Bor

Si pour les responsables des Nations unies, il ne fait aucun doute que la tuerie de Bentiu a été le fait des unités rebelles qui ont attaqué la ville, les premiers éléments de l’enquête révèlent que tous les chefs militaires des insurgés ne se sont pas comportés de la même façon. Tandis que certains menaient la chasse aux ressortissants du Darfour, accusés d’être des rebelles du MJE à la solde du pouvoir central, d’autres commandants ont protégé les Darfouris. Cette enquête préliminaire précise que ce sont des unités rebelles qui auraient empêché que le massacre prenne une ampleur plus importante.

Pour l’heure, le bilan des massacres des populations dans ces deux villes reste incertain et les insurgés de Riek Machar refusent toujours de reconnaître l’évidence de nombreuses personnes tuées. Dans un communiqué, ils affirment que les Darfouris ont été tués la veille de l’entrée à Bentiu des rebelles. Par ailleurs, ils affirment que ces Darfouris étaient des combattants, ce qui pour les Nations unies n’est pas prouvé puisqu’aucun équipement militaire n’a été retrouvé sur place. Les hommes de Riek Machar disent aussi que les rebelles darfouris du MJE, qui soutiennent le président Salva Kiir, ont commis de nombreuses atrocités ces derniers mois dans la région de Bentiu. Il y aurait donc eu une volonté de vengeance, soupçonne l’ONU, qui estime déjà que quoi qu’il en soit, ce massacre « risque fort d’entacher durablement le blason de Riek Machar s’il ne prend aucune mesure contre les coupables comme le réclament les Nations unies ».

La semaine dernière, la représentante permanente du Nigéria auprès des Nations unies, Joy Ogwu, qui préside le Conseil de sécurité pour le mois d’avril, a condamné, dans une déclaration, les attaques conduites par des rebelles contre le camp de la mission des Nations unies au Soudan du Sud, à Bor et dans la ville de Bentiu, faisant plus d’une centaine de morts selon des sources concordantes.

Le conflit au Soudan du Sud a éclaté le 15 décembre à Juba, la capitale, par des combats opposant l’armée sud-soudanaise aux troupes restées fidèles à l’ex-vice-président Riek Machar. Il s’est ensuite propagé au reste du pays, et a déjà fait environ 10.000 morts et quelque 900.000 déplacés.

Malgré un cessez-le-feu signé le 23 janvier, les combats entre les deux camps ont réveillé les démons de la division, accentués par des rivalités ethniques entre peuples Dinka et Nuer, les deux principales communautés du pays, dont sont respectivement issus l’actuel président sud-soudanais Salva Kiir et l’ex-vice-président Riek Machar.

 

 

 

Nestor N'Gampoula