Soudan du sud: le gouvernement et les groupes armées signent un accord de paix

Lundi 31 Août 2020 - 16:37

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Les dirigeants soudanais au pouvoir à Khartoum depuis un an et quatre mouvements de guérilla ont signé, le 31 août, un accord de paix au Soudan du Sud.

L’accord de paix, qui doit mettre fin à dix ans de guerre civile ayant mis le pays à genoux, a été paraphé en deux temps. D’abord avec les mouvements rebelles du Darfour, où la guerre débutée en 2003 a fait dans les premières années au moins trois cent mille morts et 2,5 millions de déplacés, selon l’ONU. Puis avec le mouvement rebelle du Kordofan-Sud et du Nil Bleu, où la guerre a affecté un million de personnes.

Cet accord stipule que les mouvements armés devront à terme être démantelés et que leurs combattants devront rejoindre l’armée régulière, qui sera réorganisée pour être représentative de toutes les composantes du peuple soudanais.

Les négociations de paix entamées depuis un an étaient la priorité du nouveau gouvernement de Khartoum. Douze mois auront été nécessaires pour arriver à cet accord, tant était profonde la méfiance et ardus les dossiers.

Lors de la déclaration de Juba en septembre (2019), tout le monde s’attendait à ce que la paix soit signée dans les deux ou trois mois, mais « nous nous sommes aperçus que les questions étaient d’une rare complexité », a déclaré le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok.

Après l’échec de plusieurs accords de paix, comme celui de 2006 à Abuja, au Nigeria, et celui de 2010 au Qatar, les belligérants ont compris qu’il ne s’agissait pas seulement d’une question de sécurité. Ils sont allés au fond des problèmes qui empoisonnent le pays depuis son indépendance en 1956.

Avant la cérémonie officielle de lundi, les représentants des différentes parties avaient apposé le week-end leurs initiales sur les huit protocoles constituant l’accord de paix : sécurité, propriété foncière, justice transitionnelle, réparations et compensations, développement du secteur nomade et pastoral, partage des richesses, partage du pouvoir et retour des réfugiés et des déplacés.

Signalons que deux groupes rebelles : le Mouvement de libération du Soudan (MLS) d’Abdelwahid Nour et le Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord (SPLA-N) d’Abdelaziz al-Hilu n’ont pas participé à la signature de cet accord de paix.

Yvette Reine Nzaba

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