Soudan du Sud : l’ONU réclame le déploiement rapide d’une nouvelle force régionale

Mardi 24 Janvier 2017 - 10:43

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Réunis lundi, les 15 membres du Conseil de sécurité des Nations unies ont réclamé une nouvelle fois « le déploiement rapide » au Soudan du Sud d’une force militaire régionale sous mandat de l’ONU, a indiqué l’ambassadeur suédois Olof Skoog, qui préside le Conseil en janvier.

Le diplomate suédois qui s’exprimait à l’issue des consultations à huis clos du conseil de sécurité a précisé qu’il a été également « demandé au gouvernement (sud-soudanais) de travailler de manière constructive avec l’ONU en faveur d’un déploiement rapide » de cette force africaine. Le Rwanda et l’Ethiopie ont déjà promis de contribuer à cette force régionale de maintien  de la paix au Soudan du Sud.

Le conseil a aussi réclamé qu’il soit mis fin aux obstructions que rencontre la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss). Il a, par ailleurs, préconisé la relance d’un « processus politique inclusif » pour tenter de mettre fin à la guerre civile qui dure depuis trois ans et a réclamé la fin de l’impunité pour les auteurs d’exactions contre les civils.

Les 15 pays ont déploré la poursuite des combats dans tout le pays et les entraves à la livraison de l’aide humanitaire. Les ambassadeurs ont rencontré à cette occasion le médiateur régional dans ce conflit, l’ancien président du Botswana Festus Mogae.

Après de violents combats qui avaient opposé les rebelles aux forces régulières en juillet dernier, les Nations unies avaient autorisé le déploiement de 4.000 soldats supplémentaires. Ces militaires devaient s’ajouter aux 13.000 Casques bleus déjà présents au Soudan du Sud dans le cadre de la force internationale déployée dans  ce pays. Et le gouvernement sud-soudanais avait en principe accepté ce déploiement fin novembre, mais depuis lors, ces renforts n’ont toujours pas été envoyés.

Un récent rapport confidentiel de l’ONU révèle que des retards administratifs et des désaccords autour de la sécurité de l’aéroport de Juba freinent le déploiement de la nouvelle force militaire régionale.

La réunion du Conseil de sécurité sur le Soudan du Sud était la première du genre depuis l’échec d’un projet de résolution prévoyant d’imposer un embargo sur les armes et des sanctions contre des responsables gouvernementaux et rebelles. Ce projet soumis par les Etats-Unis avait été rejeté le 23 décembre dernier, pour avoir recueilli sept votes favorables et huit abstentions. Or, pour être adoptée, une résolution doit obtenir les voix d’au moins neuf membres et n’être bloquée par aucun veto.

Rappelons que la guerre civile au Soudan du Sud a fait des dizaines de milliers de morts et plus de trois millions de déplacés. Ce conflit avait été amorcé par des combats le 15 décembre 2013 entre des unités rivales de l’armée, minée par des antagonismes politico-ethniques alimentés par la rivalité à la tête du régime entre Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar.

 

Nestor N'Gampoula

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