Soudan du Sud : l’ONU veut redonner l’espoir aux femmes victimes du conflit

Mercredi 4 Juillet 2018 - 16:15

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La vice-secrétaire générale des Nations unies, Amina J. Mohammed, a rencontré, le 3 juillet à Juba, des Sud-soudanaises pour « écouter leurs souffrances, colères, frustrations et espoirs ». Cette rencontre s’inscrit dans le cadre d’une tournée dans plusieurs pays africains cette semaine.

Accompagnée de Bineta Diop, l’envoyée de l’Union africaine pour les femmes, la paix et la sécurité, Amina Mohammed est venue souligner l’importance de la participation et de l’inclusion des femmes dans les efforts visant à construire la paix, la sécurité et le développement au Soudan du Sud. Leur première rencontre avec les femmes a eu lieu au site de protection de civils de Wau, à 650 km au nord-ouest de Juba. « Nous sommes ici pour essayer de faire entendre vos voix là où elles doivent pouvoir faire une différence », a dit la vice-secrétaire générale aux Sud-soudanaises.

Amina J. Mohammed qui est arrivée de Nouakchott, en Mauritanie, où se tenait une réunion de l’Union africaine, a partagé avec les Sud-soudanaises le message des dirigeants africains sur la situation dans leur pays.« Les dirigeants au Soudan du Sud doivent changer, être responsables et rendre des comptes pour la paix au Soudan du Sud. Chaque femme ici est une mère, fille ou une épouse. Chaque homme qui perpétue la violence contre nous est un fils, un frère ou un mari. Il est donc important de semer les graines du respect envers les femmes dans le cœur de vos fils », a-t-elle fait savoir.

En effet, l’ONU s’efforce avec sa mission de maintien de la paix au Soudan du Sud et le bureau de la représentante spéciale sur les violences sexuelles dans les conflits de mettre en lumière les voix des Sud-soudanaises victimes de violences auprès de la communauté internationale pour faire pression sur les dirigeants afin qu’ils agissent.
« Malheureusement, jusqu’à présent, nous avons échoué. C’est la vérité. Donc il n’y a pas de paix au Soudan du Sud », a reconnu Amina J. Mohammed. « Mais en tant que mère, en raison des enfants, nous n’abandonnerons pas la quête de la paix au Soudan du Sud », a-t-elle promis.
La vice-secrétaire générale a exhorté les femmes du Soudan du Sud à ne pas se décourager et à ne pas perdre espoir afin qu’elles puissent surmonter les « tragédies d’aujourd’hui » pour réaliser leurs « rêves de demain ».

Amina J. Mohammed plaide pour la paix

À Wau, la vice-secrétaire générale des Nations unies a, en outre, souligné que tout reste à concrétiser. « Le plus dur n’est pas de signer un accord de paix mais de maintenir la paix », a-t-elle dit.
Devant le Conseil de sécurité jeudi dernier, Bintou Keïta, la sous-secrétaire générale de l’ONU aux opérations de maintien de la paix, avait averti que la poursuite des combats au Soudan du Sud aggravait l’urgence humanitaire et l’insécurité alimentaire pour la population de ce pays.

Au cours de cette mission, Amina Mohammed s’entretiendra également avec les autorités à Juba. En plus, elle se rendra dans un hôpital soignant les victimes des violences liées au genre et visitera des programmes de résilience communautaire. Avant de quitter ce pays, elle rencontrera les femmes leaders, les responsables religieux et les représentants de la société civile. La visite de la vice-secrétaire générale des Nations unies intervient à un moment critique pour le Soudan du Sud, le plus jeune Etat du monde, déchiré par un conflit depuis décembre 2013 et  qui s’apprête à célébrer, dans quelques jours, son septième anniversaire.

La semaine dernière, le président sud-soudanais, Salva Kiir, et son rival, Riek Machar, ont signé à Khartoum un accord qui prévoit un cessez-le-feu. Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, s’était dit encouragé par cet accord, alors que la situation sécuritaire dans certaines régions du Soudan du Sud continue de se détériorer, marquée par des violations de l'accord de cessation des hostilités de décembre 2017, dont des meurtres de civils et d’autres atrocités.

Yvette Reine Nzaba

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