Soudan : la levée des sanctions sonne une nouvelle ère des relations apaisées avec les USA et l’Europe

Lundi 27 Février 2017 - 16:16

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Les efforts fournis par le gouvernement de Khartoum pour se conformer aux exigences de la géopolitique actuelle ont conduit les États-Unis et leurs alliés européens à décider du rétablissement des relations économiques et politiques avec le Soudan. Cette levée, même partielle, des sanctions économiques a sonné comme un détonateur, ouvrant ainsi un nouveau chapitre d’une coopération mutuellement avantageuse pour le Soudan et ceux qui étaient considérés hier comme ses ennemis.

La communauté internationale se réjouit, à ce jour, de la levée des sanctions contre le Soudan. À en croire les voix qui se sont levées pour saluer cette décision des États-Unis, prise mis janvier, par le président Barack Obama, avant de céder le bâton de commandement à son successeur, celle-ci a été prise en reconnaissance des avancées positives de la part de Khartoum au cours des six derniers mois sur les 5 différentes questions.

Il s’est agi, selon ces sources, notamment de la coopération antiterroriste du Soudan avec les États-Unis, la réduction par le Soudan des activités militaires offensives, les efforts établissant la sécurité à partir de son engagement à maintenir une cessation des hostilités au Darfour, dans le sud du Kordofan et dans le Nil bleu, le rôle de Khartoum dans la lutte contre les LRA, l’assistance humanitaire dans la région occupée par les groupes armés ainsi que son apport à la stabilité de nouvel État du Soudan du Sud.

À la suite de cette levée des sanctions, en effet, le Soudan peut, pour la première fois depuis les années 1990, commercer avec les États-Unis, tout en attirant les investissements étrangers nécessaires.

Un engagement qui donne des fruits

L’administration Obama a décidé de s’approcher du régime de Khartoum au moment où ce dernier avait aussi commencé à se faire de nouveaux alliés pour pallier les sanctions que Washington et ses alliés occidentaux lui ont imposées. Pour cette même raison, l'année dernière, les responsables de l'Union européenne ont renforcé la coopération avec leurs homologues soudanais en matière de flux migratoires, de traite des êtres humains et de crises de réfugiés. Alors que ce rapprochement et le renforcement de la coopération ont été vus d’un mauvais œil par des nombreux groupes occidentaux en connivence avec les groupes armés soudanais, la géopolitique oblige les nouveaux partenaires à faire fi de toutes les protestations.

Trump à la suite d’Obama ?

Le président Trump qui vient de succéder à Obama a ainsi du pain sur la planche, parce que, on le sait, les sanctions économiques imposées au régime de Béchir depuis 1993 ont eu durement des conséquences néfastes sur la santé, l’éducation et le transport de la population innocente. C’est pour éviter de continuer à créer des victimes innocentes que le gouvernement Obama a décidé cette ouverture vers le Soudan.

Pour tous ces observateurs qui suivent l’évolution des relations internationales, les efforts fournis par Khartoum pour éliminer les raisons qui avaient motivé les sanctions, militent à ce jour dans le chef de l’administration Trump, pour une coopération mutuelle en vue de lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes.

La levée des sanctions, une décision bien soutenue

Les conclusions des rapports du Département d'État américain sur le terrorisme ont conclu, en 2015, que Washington et Khartoum « travaillaient en coopération pour contrer la menace posée par Al-Qaïda et l'ISIL » et que l'utilisation du pays des « groupes terroristes désignés par les Palestiniens semblait avoir diminué » ainsi que son soutien à d'autres organisations terroristes, comme Abu Nidal Organisation. À en croire donc ces rapport, le soutien du gouvernement soudanais à Al-Qaïda a totalement cessé. Alors qu’au cours des trois dernières années, le Soudan s’est éloigné de l’Iran et s’est aligné sur les membres du Conseil de coopération du Golfe. « Le rôle militaire du Soudan dans la campagne dirigée par les Arabes Saoudiens au Yémen et la décision de Khartoum de rompre les relations diplomatiques avec Téhéran font ressortir le changement stratégique du Soudan vers les alliés du Golfe arabe proches de Washington », ont noté ces conclusions.

Un rapport du Département d’État de 2014 a également relevé cette bonne foi et cette volonté du régime Béchir de barrer la route au terrorisme. Ce rapport a, par ailleurs, démontré que la Banque centrale du Soudan et son Unité d’information financière avait fourni à toutes les institutions financières soudanaises une liste de terroristes reconnus par l’ONU, y compris une autre liste fournie par le gouvernement des États-Unis. Reconnaissant ces efforts du Soudan, ce rapport l’a félicité pour sa coopération continue avec le Groupe d’action financière, en reconnaissant que Khartoum a pris des mesures pour se conformer aux normes internationales pour contrer le financement du terrorisme mondial tout en adoptant une loi sur le blanchiment d’argent et la lutte contre le terrorisme.

Au moment où les choses sont claires et que le Soudan a fait ces avancées jugées significatives, l’administration Trump et ses alliés de l’Union européenne ont là des arguments les poussant à renforcer leur coopération dans le cadre de nouvelles relations bilatérales mutuellement avantageuses, en soutenant les efforts du gouvernement soudanais pour la gestion des conflits régionaux et bloquer la menace du terrorisme et l’immigration clandestine. Le monde étant devenu un village planétaire, la déstabilisation de Khartoum, soutient-on, n’occasionnera pas le rétablissement d’un bon environnement et d’un commun avenir meilleur dans la région et dans le monde.

Les relations entre les États-Unis et le Soudan, rappelle-t-on, ont connu de l’hostilité pure à l’engagement diplomatique limité depuis que le président soudanais Omar Hassan el-Béchir est arrivé au pouvoir en 1989, mais l’administration Obama a passé les deux dernières années à améliorer les relations bilatérales.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Le Président du Soudan, Omar el béchir

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