Sous-traitance : des opportunités encore inaccessibles aux PME locales

Lundi 30 Octobre 2017 - 19:38

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En dépit de la promulgation de la loi en la matière, l’accès aux différents marchés de sous-traitance en RDC reste conditionné par un renforcement préalable des compétences de cette catégorie d’entrepreneurs, a estimé la Fédération des entreprises du Congo (FEC).

Depuis le début de l’année en cours, la RDC s’est dotée de sa loi sur la sous-traitance. Avec la perspective d’une reprise des activités minières à la suite d'une légère hausse des cours mondiaux en 2017 et 2018, plusieurs études confirment une nette hausse de la demande en sous-traitance au cours des prochains mois. Pour la FEC, l’activité minière va continuer à offrir de nombreuses opportunités aux sous-traitants dans la construction et la maintenance des usines qui produisent les minerais. Par ailleurs, il y a aussi tout le côté administratif. En effet, les compagnies minières ont besoin de travailler avec les entreprises de services dans les domaines aussi variés que la gestion et la maintenance du système informatique, la commande des papiers et autres fournitures, les transports, la restauration,  la construction des routes et autres.

Entre-temps, des voix se sont élevées parmi les experts pour exiger la mise en place d’une véritable base de données après un travail d'inventaire indispensable. Selon leurs analyses, il ne faut pas se lancer dans une promotion aveugle de la sous-traitance locale, au risque de fragiliser les investissements déjà en cours. Une identification des différents secteurs où l’entrepreneuriat local compétitif va s’imposer d'une manière globale. Par ailleurs, ces experts ont proposé une réflexion sur un moyen d’attribuer un ratio acceptable des budgets alloués à la sous-traitance, aux sous-traitants locaux au travers des mécanismes de transparence dans l’attribution des marchés à préférence nationale.

Présentant les contours de la nouvelle législation, le ministère des Petites et moyennes entreprises (PME) a apporté quelques précisions : « La loi sur la sous-traitance oblige toute entreprise principale installée sur le territoire national non seulement de publier annuellement le chiffre d’affaires réalisé avec les sous-traitants ainsi que la liste de ces derniers mais aussi de mettre en œuvre, en son sein, une politique de formation devant permettre aux Congolais d’acquérir la technicité et la qualification nécessaires à l’accomplissement de certaines activités ». L’autorité a réitéré que « l’accès à des marchés jadis fermés est une avancée significative mais pas suffisante ». Selon le ministre Bienvenu Liyota, tout est mis en œuvre pour rendre les PME plus compétitives grâce à une expertise locale outillée et compétente.

Mais les choses ne sont pas si simples sur le terrain. D’abord, a fait remarquer la FEC, les activités de sous-traitance étaient l'apanage des sociétés étrangères. Tout le sens du défi actuel est justement d’arriver à faire pénétrer les PME à capitaux congolais dans le cercle minier. Pour y parvenir, il faut les outiller et les former davantage afin de les imprégner des compétences techniques. A cet effet l’option de l’implantation des incubateurs d’entreprises avec l’aide des partenaires extérieurs est à saluer. L’idée est de faire accéder les PME aux équipements collectifs de qualité et au savoir-faire. Plus intéressant, le ministère s’apprête à initier tout un programme d’appui au développement des PME. Il s’agit en quelque sorte de créer un véritable maillage des PME autour des grandes entreprises existantes.

Laurent Essolomwa

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