Souvenirs : Rapha Bounzeki, de la sapologie à la musique

Samedi 11 Janvier 2014 - 9:20

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Créateur de son vivant du concept de la sapologie et président du mouvement appelé Société des ambianceurs et personnes élégantes (Sape) au Congo-Brazzaville, Bounzeki, alias Rapha, a bien marqué son temps, par sa voix grave mais aussi par son style de vie

Né le 4 août 1961 à Brazzaville, Bernard Bounzeki, plus connu sous le pseudonyme de Rapha, était le chantre de la sapologie. Compositeur de textes souvent explicites, notamment Parisien refoulé, Mateya, ou encore Écolier, réveille-toi !, il a débuté sa carrière solo dans les années 1980, après avoir évolué au sein des groupes Viva Cité Mélodia et Véritable Mandolina. Parmi ses œuvres, c'est la chanson Mateya, qui signifie conseils en lingala, qui est resté en tête du hit-parade de l'émission de radio Écouter et Juger de Claude Alain pendant trois ans. Ensuite, ce qui a le plus marqué les mélomanes ce sont les albums Sapologie 1, 2, 3 et 4 qui ont fait le bonheur des amoureux des grandes griffes de la sape.

L’artiste, lui, avait  un  style  qui mélangeait les langues nationales du pays et celle de ses origines. Les  notes  musicales et les pas de danses aux côtés de la célèbre  Jacquito wa Mpungu ont  fait  vibrer les Congolais et beaucoup se remémoreront comment le chanteur a repris de nombreux sujets pour les mettre en musique. D’ailleurs, c’est ce qui vaudra qu’on lui attribuera plusieurs autres qualifications pour ces chansons. Le sapologue était à la fois un sociologue, un philosophe ou encore un pédagogue avec Écolier, réveille-toi ! par exemple et même  un théologien avec Christianisé.

Mort il y’a cinq ans de cela, Rapha a laissé une œuvre abondante et un vide jusqu’àlors par manque de relève ou un simple imitateur de sa voix pour ne pas faire mourir les œuvres de cet artiste hors pair.

À bientôt pour d’autres fragments de notre patrimoine musical commun en collaboration avec la Maison culturelle Biso na Biso.

Luce-Jennyfer Mianzoukouta