Spectacle : Doless et Mélissa, tout feu tout flamme !

Jeudi 21 Février 2019 - 20:02

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Elles sont jeunes et jolies, craquantes comme une allumette, toutes deux mannequins ayant défilé sur les plus beaux podiums de mode du Congo. Portrait à chaud de deux étonnantes « Fire girls » qui jouent avec le feu !

Doless, 25 ans, habite le quartier de Mpita, à Pointe-Noire.  Si, à ses 16 ans, on découvre l’adolescente à travers ses talents d’interprète dans l’émission « Facile à chanter » sur MCRTV, c’est finalement deux années plus tard sur les podiums de défilés de mode qu’on la retrouve dans sa véritable première passion : le mannequinat !

Du haut de ses 18 ans sous les feux de la rampe, Doless, malgré une silhouette gracile, semble ne vouloir reculer devant rien. Il faut que ça bouge, il faut que dansent toutes ses envies. A sa passion de la mode s’ajoute celle du Kizomba, cette danse africaine venue d’Angola signifiant « fête » en langue Kimbundu, qu’elle pratique en véritable professionnelle depuis trois années.  Mais une rencontre va « enflammer » sa vie…

Krystal Szalachetny, comme une étincelle…

Nous sommes le 9 juin 2018 lors d’une soirée « Moët et Chandon » organisée à la Voile Blanche près de la Côte Sauvage. Une Française d’origine marocaine, Krystal Szalachetny, fait le « show » dans un éventail de flammes, de quoi allumer l’envie de Doless et de son amie Mélissa qui assistent fascinées au spectacle et rêvent d’en vouloir faire tout autant. Mélissa, elle, n’a que 23 ans, vit au quartier OCI, est en première année QHSE (Qualité – Hygiène – Sécurité – Environnement).  Un parcours studieux jalonné de gymnastique, danse classique contemporaine et mannequinat. Avant qu’elles ne deviennent « Les Fire girls », autant écrire que leurs passions respectives de la danse et de la mode semblent les réunir comme deux sœurs jumelles.

C’est donc ensemble qu’elles vont faire, dès le surlendemain de ce 9 juin, l’apprentissage de cet art du cirque et de la rue sous le regard avisé de  Krystal Szalachetny qui accepte de les former aux ficelles du métier. Malgré tout, Doless déplore : « L’apprentissage a été hélas de trop courte durée, Krystal devant rentrer en France deux jours plus tard. J’ai continué d’apprendre seule, sans éventail, en suivant ses conseils via whatsapp et en visionnant des tutoriels sur Youtube. Heureusement j’ai pu faire venir et acheter, en août dernier, l’éventail, cet accessoire indispensable pour jongler et danser avec le feu ». Beaucoup plus tard, en décembre 2018, c’est Teddy Rosco, chorégraphe et cracheur de feu, qui apprendra aux apprenties jongleuses et danseuses de feu l’art de pouvoir le cracher !

Les risques du métier…

Jongler et danser avec le feu, le cracher, n’est pas sans risque. Entre brûlures, inflammations, ingestions ou inhalations, Doless et Mélissa restent prudentes et consultent régulièrement des médecins pour leur bonne santé, et plus particulièrement celle de la gorge, se gargarisant, par ailleurs, de nombreux bains de bouche. D’autant plus qu’ici, il est difficile d’importer le Kerdane, pétrole désaromatisé ou autres produits de référence utilisés ailleurs dans le monde. Alors les « Fire girls » font avec le pétrole brut. « Les lèvres chauffent et souffrent, nous sommes parfois à la limite, c’est vrai, mais toujours très prudentes. Je prends des gants pour manier torches, bâtons et éventails car, au tout début, je m’étais légèrement brûlée les mains », aimerait nous rassurer Doless. A n’en pas douter, les sensations sont fortes en adrénaline, chaque mouvement calculé. Mélissa y voit un vrai plaisir. « J’ai commencé comme danseuse de feu en décembre dernier lors d’un spectacle pour la société Pérenco en faisant équipe avec Doless. C’est un tout autre exercice que la danse classique que je pratique. C’est surtout un complément idéal pour moi et qui change mon approche de la danse en général, celle de ma vison de l’espace, ça enrichit mon bagage artistique d’une certaine précision et je me sens plus pointue dans mon domaine », nous a-t-elle confié?

« Brûler les planches » …

Doless, quant à elle, fait son premier grand show en solo à l’Espace trentenaire de Pointe-Noire, un peu avant le 27 décembre 2018. « C’est une étrange sensation que celle d’être entourée de flammes, un mélange d’excitation et de plaisir où il faut dompter la peur car, oui, je l’avoue, j’ai un peu peur de temps en temps.  Savoir la dominer me donne un sentiment de puissance, de dépassement de moi. J’aimerai en faire ma profession ici, dans le pays, et si possible même au-delà des frontières pour représenter le 242 », a-t-elle dit, d’une voix angélique qui contraste avec son tempérament de feu.

Son souhait risque de se propager plus vite qu’elle ne l’imagine après des prestations très abouties des « Fire girls », que ce soit pour la soirée du Nouvel An à la Voile Blanche où aura démarré leur aventure ou celle en février du Carnaval Rio de Janeiro à Pointe-Noire ou encore, plus récemment, pour la soirée de la Saint Valentin organisée au Chatham House par Brasco.

Force est de constater que les « Fire girls » n’ont pas d’équivalentes en République du Congo et il nous brûle les lèvres de poser la question de savoir jusqu’où iront ces jeunes femmes intrépides dans cet art si particulier.

 

 

 

Philippe Edouard

Légendes et crédits photo : 

Melissa et Doless

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