Sportissimo: la folle époque du handball et du basket féminins congolo-congolais

Jeudi 5 Septembre 2019 - 21:20

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A travers le monde, chaque discipline sportive a son histoire et son public. Bien que l’on reconnaisse au football la royauté, d’où son identification de « sport-roi » à cause des foules qu’il draine dans son organisation. Le cyclisme, pour sa part, se fait appeler « la petite-reine », pendant que la boxe passe pour « le noble art », le basket-ball « la balle au panier » et le handball « la balle aux sept mètres ». Des disciplines sportives autant populaires que les autres non évoquées dans cette énumération non exhaustive. Qu’à cela ne tienne, demeurons dans le bassin du Congo, particulièrement les deux Congo, ces deux pays du pool Malebo séparés par le majestueux fleuve qui leur prête son nom. Il s’agit bel et bien de la République du Congo qui a pour capitale Brazzaville, et de l’autre qui se différencie par l’épithète démocratique, appelée la République démocratique du Congo (RDC), avec pour capitale Kinshasa.

Dans ces deux pays, l’implication des Etats, les principaux pourvoyeurs des fonds dans le sport, s’institutionnalise dès son organisation jusqu’à l’effectivité de sa pratique sur toutes les étendues de leurs territoires nationaux. Le sport est alors une affaire du peuple, par conséquent, gouvernée par le pouvoir étatique. Il  est le socle de l’unité nationale, car les peuples au-delà de leurs différenciations ontologiques, de leurs appartenances religieuses et de leurs obédiences politiques, deviennent « un pour tous et tous pour un » par l’effet de la victoire sportive dans le bassin du Congo.

Le football a donné la notoriété au Cameroun par ses titres de champions d’Afrique des nations et ses participations à la coupe du monde, autant pour la RDC et tant soit peu pour la République du Congo. Ces deux pays ont connu le moment phare de leur football dans les années 72, 73 et 74 du siècle précédent. Le basket-ball a consacré la suprématie de l’Angola et de la RDC chez les dames. Par contre, le handball féminin est devenu une spécialité angolaise alors qu’autrefois, elle était congolaise, etc.

Cette évocation permet de situer et de rappeler la folle épopée du sport féminin congolo-congolais. Ce n’est qu’un rappel de meilleurs moments de l’histoire des Diables rouges handballeuses et des Léopards basketteuses. L’apogée de ces brillantes dames dont certaines sont déjà décédées, paix à leurs âmes, et d’autres encore en vie, devenues « Ewawa » ou vétéranes , devra inciter les nouvelles générations à mieux faire que leurs aînées pour perpétuer la réputation du palmarès de leurs pays respectifs dans cette discipline sportive, au plan africain et mondial.

L’âge d’or des Diables rouges dames

Parler du handball congolais à ce jour, c’est évoquer la folle épopée des Diables rouges dames, incarnée par Solange Koulinka, Micheline Okemba, Germaine Ndjimbi,  Yvonne Makouala, Angélique « Tostao », Isabelle Azanga, Pascaline Bobeka, Henriette, Angelique Abemane, Madeleine Mitsotso, Linda Noumazalay, Henriette Koula et consort. A l’époque sous la présidence d’heureuse mémoire de Daniel Louzolo et de l’encadrement technique de Casimir Molongo, le handball féminin congolais avait coiffé l’Afrique à telle enseigne que les Palancas negras de l’Angola et les Léopards dames de la RDC ( ses anciennes élèves) lui font la tête et marchent sur le podium qui lui fut autrefois attitré. Pour rappel, sur l’échiquier continental, les Diables rouges dames étaient montées sur le podium en leurs qualités des championnes d’Afrique en 1979, 1981, 1983 et 1985 sans oublier plusieurs participations aux jeux africains ; 1987: 2es, 1991 : 2es,  1995 : 2es, 1999 : 2es , 2003 : 4es, 2007 : 2es, 2011 : 2se, 2015 : 6es. En 1980, les Diables rouges dames sont 6es aux jeux olympiques. Elles participent pour la première fois à la coupe du monde en 1982 : 12s, 1999 : 22s, 2001 : 22s, 2007 : 17s. Depuis lors, les Diables rouges n’ont plus brillé l’on ne sait trop pourquoi 

L’apogée des Léopards dames

Le basket-ball congolais s’est fait une apogée grâce aux Léopards dames, en dépit des garçons qui viennent de remporter la première édition de l’Afro basket dernièrement au Mali. Cette pléiade de vedettes est composée d’Adèle Kamanga, devenue entraîneur, Pierrette Komichelo, Longanza Kamimbaye » « petit poisson », Nana Ngalula, Pikinini, Nguya, Bernadette Ngoysa, Youyou Mwadi et consort qui ont fait la pluie et le bon temps du basket-ball féminin congolais en Afrique. Dieudonné Mabusa Eseka, président de la  Fiba Afrique, et le coach Ngoy wa Ngoy, tous deux d’heureuses mémoires sans oublier le président Juvenal Lufuma Makanda, sont aussi parmi les artisans de cette apogée. L’occasion vient exhumer la mémoire de notre émérite et distingué confrère  Nzila Fanan qui avait fait du basket-ball sa spécialisation. Les Léopards dames sont 2es en 1981, avant de porter haut le flambeau du basket-ball congolais en Afrique. En 1997 : 2es , en 1983, 1986, 1992 et 1994 (championnes d’Afrique).  Aux jeux africains en 1995, elles sont 12es et au championnat du monde 14es en 1983, 15es en 1990 et 16es en 1998.

Youyou Mwadi est la seule dame à avoir percé aux Etats-Unis d’Amérique dans les clubs sparks de Los Angeles de 1997 à 2007 et Comets de Houston en 2008. Cette arrière de 1,80m sur 75 kg était sélectionnée WNBA en 2004 pour la rencontre the Game et Radio City. Meilleur cinq de la WNBA en 2008, elle est médaillée d’argent aux jeux africains de 2003.

 

Pierre Albert Ntumba

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