Sportissimo. Russie 2018 : quels résultats pour la participation africaine ?

Lundi 14 Mai 2018 - 14:24

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Le monde sportif va vibrer, du 14 juin au 15 juillet, au rythme de la Coupe du monde de football. Et l’Afrique sera au rendez-vous avec cinq ambassadeurs.

À cette compétition mondiale, L’Afrique aligne l’Égypte, le Maroc, la Tunisie, le Nigeria et le Sénégal ainsi que six arbitres. Avec ses cinq réprésentants, quels résultats la participation africaine vise-t-elle à cette compétition faitière du football mondial ? Posons-nous cette question. L’assertion selon laquelle « l’essentiel est de participer » est révolue. En plein XXIe siècle, il faut participer en visant haut, vite et plus fort pour gagner les médailles. C’est de cette belle manière qu’il faut justifier les fonds mis à la disposition par les États aux compétiteurs à travers leurs fédérations sportives dans les disciplines engagées aux jeux mondiaux ou dans toutes les autres échéances sportives de représentation nationale.

Les pays engagés n’attendent pas mieux de voir leurs athlètes montés sur les podiums des médailles, voir les drapeaux aux motifs et symboles flottés et enfin entendre retentir leurs hymnes nationaux. Les délégations sportives des pays bien organisés et structurés sportivement s’emploient à temps utile dans la préparation et dotent en matériels et équipements sportifs pour l’honneur de leurs pays respectifs en vue de l’obtention des médailles à gagner sur les aires des jeux, et de se classer utilement. La justification de la participation aux jeux passe par ces résultats. Aussi la meilleure préparation ne résulte-t-elle pas exclusivement par les stages bloqués localement ou à l’extérieur du pays à la veille de ces compétitions de haut niveau, encore moins par l’incorporation des athlètes évoluant à l’étranger. Le constat fait, surtout dans certains pays d’Afrique, cette option bien adulée relève du calcul pour pomper dans les caisses de l’État en connivence avec certains décideurs de leurs gouvernements respectifs.

Sportissimo pense que la vraie préparation est chronologique dans le temps et l’espace par l’organisation des championnats régulés et sérieux de différentes disciplines sportives, même dans les catégories d’âge qui constituent le socle de la relève des équipes d’élite. Dans d’autres pays où le sport est bien organisé et bien structuré, les équipes olympiques se préparent au moins trois ans avant l’échéance. Elles fourbissent leurs armes dans des compétitions sous-continentales ou continentales qualificatives aux jeux multidisciplinaires. Les matchs amicaux internationaux, avec les équipes plus aguerries, peuvent leur servir de sparing partenaire aux fins de jauger la forme et la performance acquises par les athlètes présélectionnés avant la compétition proprement dite. Cela devrait se faire dans les normes de l’art où la motivation, la diététique, la surveillance médicale et l’assurance sont bien prises en charge en temps utile par les pourvoyeurs des fonds pour éviter les genres de désagrément enregistrés à Rio de Janeiro,  au Brésil, par certaines délégations africaines lors des jeux Olympiques 2016.

En rétrospective, rappelons-nous de ces quelques éphémérides ayant marqué la participation africaine à la Coupe du monde de football. L’Égypte est le premier pays du continent à participer à la phase finale de la Coupe du monde en 1934, en Italie. En 1974, à la Coupe du monde d’Allemagne Fédérale (avant la fusion d’Allemagne Fédérale et d’Allemagne de l’est), les Léopards de l’ex-Zaïre, République démocratique du Congo à ce jour, représentaient pour la première fois l’Afrique subsaharienne, autrement dit l’Afrique noire. Sur les trois matches de poule, les Léopards sont « chicotés »  successivement par l’Ecosse  (0-2), la Yougoslavie (0-9) et le Brésil (0-3). Malgré la présence d’une pléiade de féticheurs, quarante dénombrés parmi les membres de la délégation, les Léopards sont rentrés la queue entre les pattes. Un bilan macabre de l’histoire de la Coupe du monde de football : quatorze buts encaissés, zéro marqué, zéro victoire . Les Léopards étaient entraînés par le Yougoslave Vidinic, surnommé « Vidinic wa Vidinic » (Vidinic fils de Vidinic ).

En 1990, en Italie, les Lions Indomptables du Cameroun, avec Roger Milla âgé de 38 ans, créent la sensation et hissent pour  la première fois un pays d’Afrique aux quarts de finale, après avoir battu l’Argentine de Diego Maradona, détentrice du titre. En 1994, aux États-Unis d’Amérique, Roger Milla, 42 ans, devient le plus vieux buteur de la Coupe du monde.
En 2002, deux pays asiatiques organisent la phase finale de la Coupe du monde de football : le Japon et la Corée du Sud, une avant-première. Les Lions de la Teranga du Sénégal font taire les prétentions de la tenante du titre, la France, en match d’ouverture avec le but de Papa Bouba Diop (1-0). En 2010, la Coupe du monde de football se joue en Afrique. La République sud-africaine devient le premier pays du continent à accueillir cette épreuve mondiale et également le premier pays organisateur à ne pas franchir le cap de poule.

Pour ce rendez-vous en Russie, les Africains devront s'y présenter sans complexe et aller au-delà de l’exploit du Cameroun en 1990. Ils devront viser ne fût-ce qu'une médaille afin de faire retentir, pour la première fois, l’hymne national d’un  des pays du continent qui montera sur l’une des marches du podium. Ce sera une nouvelle page de l’histoire africaine en Coupe du monde de football et cela n’est pas aussi impossible aux Africains. Il suffit d’y croire car les autres ne sont pas des extra-terrestres. Ils  ont deux pieds, deux bras, une tête, deux yeux et jouent sur les mêmes  terrains de football comme eux. Il ne s'agit plus de participer aux jeux pour le plaisir mais pour gagner les médailles. Il est grand temps pour les Africains de projeter déjà Tokyo 2020.

 

 

 

Pierre Albert Ntumba

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