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Stabilité

Mardi 27 Mai 2014 - 0:40

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La France mise à part, qui a connu ce week-end un véritable séisme politique avec la percée de l’extrême droite et l’effondrement de la gauche modérée, les élections européennes n’ont guère modifié les rapports de force politiques au sein de l’Union européenne. Comme précédemment, le Vieux Continent sera gouverné par la coalition des partis conservateurs qui détient la majorité au Parlement de Strasbourg et qui ne semble pas près de la perdre.

En clair, cela signifie que le pouvoir restera détenu à Bruxelles par des hommes et des femmes résolus à poursuivre la construction de l’Union, à préserver l’euro dans sa fonction de monnaie unique, à éviter toute secousse interne qui pourrait mettre en péril sa stabilité interne et risquerait de la lancer dans des aventures aux détours imprévisibles. Vus d’Afrique, mais également d’Asie ou d’Amérique, les résultats du scrutin qui a mobilisé en fin de semaine dernière près de deux cents millions d’électeurs sont donc rassurants.

Peut-on dire pour autant qu’ils permettent d’espérer une remise à plat des relations que la très riche et très prospère Europe entretient, malgré la crise financière de ces dernières années, avec le reste du monde, l’Afrique en particulier ? Hélas non, car la pesanteur des institutions européennes est telle que l’on voit mal ce qui pourrait les faire bouger rapidement. Et c’est dommage dans la mesure où le Vieux Continent, s’il était bien gouverné, pourrait jouer un rôle clé dans le rééquilibrage des relations mondiales qui s’esquisse sous nos yeux.

L’afflux à Bruxelles, il y a deux mois, des plus hauts dirigeants du continent africain avait confirmé le fait que l’Afrique attend beaucoup de l’Europe, tant sur le plan de la sécurité que dans le domaine économique et social. Mais il y a de fortes chances que l’ambitieuse Déclaration de Bruxelles adoptée le 3 mai 2014 connaisse le même sort que la Déclaration de Lisbonne en 2007, c’est-à-dire s’enlise dans le magma technocratique et administratif qui règne à Bruxelles.

Compte tenu de ce qui précède, s’il est une question que les dirigeants africains devraient se poser au lendemain des élections européennes, c’est bien celle-ci : comment l’Union africaine doit-elle ou peut-elle s’y prendre pour faire en sorte que l’Europe considère enfin l’Afrique comme un véritable partenaire ?

Les Dépêches de Brazzaville

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Édition Quotidienne (DB)

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