Subvention de l’État aux clubs : pour Jean Michel Mbono, les clubs doivent tenir compte de certains impératifs

Samedi 15 Mars 2014 - 14:45

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Le président de la Fédération congolaise de football (Fécofoot) a défini les obligations des clubs quant à la subvention de l’État. Il a éclairé l’opinion sur le règlement des compétitions qu'organise sa structure.

Les Dépêches de Brazzaville : le championnat national a démarré avec une bonne nouvelle : la mise à disposition des clubs participants de la première tranche de la subvention de l’État. Quelle sont les obligations des clubs vis-à-vis de cette subvention ?

Jean Michel Mbono : Effectivement les pouvoirs publics ont décidé à compter de la saison 2013-2014 d’accompagner la Fécofoot et les clubs participant au championnat national Ligue 1. À ce propos, une enveloppe spéciale inscrite au budget de l’État est disponible. C’est suivant chaque trimestre que les clubs bénéficiaires entreront dans leurs droits. S’agissant de l’utilisation, il faut rappeler que les clubs qui sont des associations de droit privé ont la latitude de gérer librement les fonds mis à leur disposition. Toute fois, dans la gestion quotidienne, ils doivent tenir compte des impératifs inscrits dans le règlement du championnat national Ligue 1, impératifs auxquels ils ont régulièrement souscrit. Ils portent, entre autres, sur la prise en charge du loyer qui constitue le siège de l’équipe, le personnel d’encadrement technique, le siège (secrétariat général), de la médecine sportive.

L.D.B. En s’engageant dans un tel processus qu’est ce que l’État attend de vous Fécofoot ?

JMM. L’opinion nationale devrait se satisfaire de ce que dorénavant, les pouvoirs publics devraient accompagner la Fécofoot et ses équipes dans les compétitions nationales. Cette grande première qui épouse l’air du temps, ne devrait pas manquer de justification. Au commencement, il faut relever que consécutivement à l’organisation du championnat national 2012-2013 où l’implication des clubs était sollicitée et obtenue, la conscience collective était interpellée. Nul ne comprenait que pour une compétition organisée par la Fécofoot, la contribution des clubs était réclamée. Toute proposition gardée, cela s’assimilait à une manifestation dont les participants étaient tenus d’apporter leur contribution pour la réussite, alors que l’organisateur lui-même ne disposait pas des moyens adéquats. C’est donc peut-être cette raison qui a amené l’État, le délégant de la mission d’organisation des compétitions d’agir en lieu et place du délégué qu’est la Fécofoot. À côté de la première raison, il y a la résurrection du football congolais qui non seulement procure plus de satisfaction et de passion mais aussi permet de porter haut le drapeau du Congo. Les récentes victoires du Congo à la Francophonie, de l’AC Léopards à la coupe de la CAF en sont une illustration.

L.D.B : L’opinion nationale voudrait être édifiée sur  les règles de jeu des compétitions que la Fécofoot organise cette saison 

JMM. Soucieuse de conduire à bon port les compétitions qu’elle organise, la Fécofoot a pris le cadre juridique nécessaire qui détermine l’issue de chaque compétition. S’agissant du championnat national Ligue, le règlement de cette compétition détermine à l’avance le sort réservé : les deux premiers sont qualifiés à la Ligue des champions. C’est à la troisième équipe qu'il confère le droit de jouer la CAF. Au contraire, les 15e  et 16e  équipes sont exposées à la relégation alors que les 13e et 14e sont condamnées à livrer, en aller et retour, les matchs de barrage avec les équipes classées premières de chaque zone du championnat national Ligue 2. Pour ce qui est de la Ligue 2 les règles sont les mêmes. Quant au championnat édition B, les deux premières équipes de chaque zone accèdent en Ligue 2. Enfin la Coupe du Congo, dont la finale a lieu à l’occasion de la commémoration de la fête de l’indépendance, offre le deuxième ticket de participation à la Coupe CAF.

L.D.B. La Fécofoot a-t-elle un programme pour redynamiser le football des jeunes et  le football féminin qui ne parle plus de lui depuis quelques temps?

JMM. En principe, il ne devrait pas se poser de problème pour le football des jeunes, entendu que les ligues départementales de cette catégorie organisent régulièrement les compétitions, tout autant que le Congo participe aux compétitions continentales et mondiales de la catégorie U-17. Par contre, je reconnais avec vous que depuis quelques temps, le football féminin est en recul. Non pas par faute d’athlètes mais sur le fait qu’une organisation capable d’assumer les missions qui sont les siennes. Je vais rappeler que dans le cadre de l’organisation des compétitions nationales qu’assume la Fécofoot, un travail élémentaire se fait à la base : les ligues départementales qui organisent les championnats départementaux. Autrement dit, il ne saurait avoir de championnat départemental si en amont aucune compétition n’est organisée au niveau départemental. Ce triste constat vécu à la Fécofoot a amené le comité exécutif,  à l’occasion de la dernière réunion, d’étudier les voies et moyens de sortir rapidement de cette situation. C’est donc du rapport de la commission du football féminin en prenant en compte les pistes de solutions qu’elle va proposer pour la résurrection du football féminin.

L.D.B. Voici quatre ans  que Jean Michel Mbono « le sorcier », ancien champion d’Afrique est à la tête de la Fécofoot. Quel bilan faites-vous de l’exercice de votre mandat ?

JMM : Ma qualité d’ancien international était altérée dans l’entre-temps en tenant compte du niveau et de la place qu’occupait le football congolais sur l’échiquier africain. Vous comprendrez donc que ma candidature au poste de président de la Fécofoot sonnait beaucoup plus comme une révolte à vouloir redorer le blason du football congolais. Quatre ans presque après la prise des fonctions suis-je parvenu à redresser la barre ? Loin de répondre par un satisfecit, j’avoue tour de même que ma candidature a procuré des joies comme en témoignent, le titre de l’AC Léopards en coupe de la CAF, le bon classement de la Fécofoot qui est désormais parmi les 12 meilleures associations nationales aux compétitions inter-clubs de la CAF. La remise en selle du championnat national direct Ligue 1 dont le niveau appréciable a amené le public sportif à renouer avec le chemin du stade. L’allocation d’une subvention spéciale aux clubs du championnat national Ligue 1, le satisfecit  proclamé du président de la République à la famille du football congolais qui porte haut le drapeau national dans les compétitions internationales. Toutes ces joies, à première vue incontestables, cohabitent cependant avec les peines que nous avons fait endurer au peuple congolais en général et au public sportif en particulier. Membre de la génération des gagneurs, je regrette toutefois, l’élimination des Diables rouges à la Coupe du monde 2014 tout comme celle, dès le premier tour, du Chan en Afrique du sud au dernier instant contre la Libye. Je prends le pari qu’avec le réveil du football congolais, le rêve est permis.

 

 

James Golden Eloué

Légendes et crédits photo : 

Jean Michel Mbono le président de la Fécofoot (Photo Adiac)