Taxe de roulage : policiers et automobilistes bientôt à couteaux tirés

Jeudi 14 Mars 2019 - 13:45

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Le recouvrement de la taxe de roulage (mairie), de l’autorisation de transport public (préfecture), de la patente (impôts), au titre de l’année 2019, débutera au cours de ce mois. La date précise n’est pas encore connue mais dans les circuits urbains, les usagers de la route (taxis et bus) et les régulateurs de la circulation se regardent déjà en chiens de faïence.

« Concernant la taxe de roulage, la direction des finances municipales et la recette municipale devront, grâce aux avantages du guichet unique, maximiser et sécuriser le recouvrement des recettes. Cette opération débutera en mars », avait précisé le maire de Brazzaville, Christian Roger Okemba, lors de la troisième session ordinaire dite budgétaire du Conseil municipal, tenue le 12 février dernier. L’on est déjà au mois de mars. L’heure exacte du lancement de l’opération n’a pas encore sonné. Les automobilistes et les policiers routiers retiennent leur souffle…

Selon les sources concordantes, à la perception des recettes municipales, les vignettes sont déjà disponibles. Mais la campagne proprement dite n’a pas encore commencé. Les choses ne sauraient tarder visiblement. La police ne contrôle pour l’heure que l’assurance, le permis de conduire, la vaccination, le contrôle technique, font savoir les automobilistes.

Souvent, lors des contrôles routiers, les automobilistes, notamment les chauffeurs de taxis et de bus, se plaignent du comportement de certains régulateurs de la circulation qui n’hésitent pas à inventer des infractions pour se faire les poches. C’est ce que l’on appelle la concussion punie par la loi en vigueur dans le pays. Il faut, par ailleurs, reconnaître qu’il y a des automobilistes qui n’ont pas tous les documents requis pour circuler en toute liberté. Dès qu’ils aperçoivent les points de contrôle sur les grandes avenues, ils empruntent des déviations, à travers les artères de dégagement, pour s’échapper. Les voilà à couteaux tirés, chacun tirant le drap de son côté.

Appel à l’ordre

La première semaine du mois en cours, le directeur général de la police, le général Jean François Ndengué, a effectué une série de descentes dans les commissariats centraux de Brazzaville. Dans un échange direct avec les subalternes, Jean François Ndengué a mis en garde les policiers indélicats qui agiraient en dehors de la déontologie. « Vous devez respecter la tenue que vous portez et faire dignement honneur à la corporation. Vous devez faire preuve de civisme et avoir le sens du sacrifice dans vos devoirs régaliens visant à sécuriser les personnes et les biens. Vous devez être des soldats du peuple qui doit se sentir en sécurité près de vous », avait déclaré le directeur général de la police, fustigeant les comportements déviants dont font preuve certains policiers.

Les comportements non professionnels observés sont monnaie courante mais ne concernent pas tout le monde. Au-delà des plaintes des usagers de la route, il convient de reconnaître que les policiers font d’énormes sacrifices dans la protection  de leurs biens à travers, entre autres, des contrôles au niveau de la circulation routière.

Ras-le-bol des syndicats

Les syndicalistes du secteur des transports routiers ne veulent pas payer la taxe de roulage. Ils demandent à la mairie de réhabiliter les multiples tronçons jonchés de nids-de-poule, dans le circuit urbain de la capitale, puisque selon eux, ladite taxe vise l’entretien et le maintien en bon état des routes. Or, les tronçons routiers au niveau de Brazzaville connaissent une dégradation avancée doublée des érosions qui rongent de grandes avenues. La deuxième sortie nord de Brazzaville, qui n’est plus opérationnelle au niveau de Ngamakosso, est un exemple suffisamment illustratif.

Rominique Makaya

Légendes et crédits photo : 

Un contrôle de police à Brazzaville

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