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Tenir bon pour les sénatoriales

Samedi 12 Août 2017 - 16:26

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L’élection des sénateurs, le 31 août prochain, sera sans doute aussi palpitante pour les candidats que l’a été celle des députés et conseillers les jours passés. Et pour cause. Les sortants ne paraissent pas d’humeur à se laisser conter par des novices qui voudraient leur prendre leurs places. Ils vont tout faire pour rester, durer, continuer de rendre service à la nation, et pourquoi pas, profiter des joutes électorales à venir pour montrer qu’ils n’ont pas encore dit leur dernier mot, et même qu’ils n’ont pas démérité. A la déferlante juvénile, féminine et indépendantiste observée durant les scrutins passés, les plus âgés sont donc aussi sur le métier.

On est tenté de dire que là-dessus, les partis politiques vont avoir du fil à retordre pour organiser les investitures. Dans le cas précisément des problèmes posés à ces formations politiques par les arbitrages liés aux scrutins législatifs et locaux dont les résultats sont connus, pourrait-on, peut-être, les voir colmater les brèches, réparer les torts, apaiser les cœurs. Le tout, afin que les « oubliés » des échéances des 16 et 30 juillet retrouvent le sourire et ne se disent pas laissés au bord de la route du renouvellement des institutions électives.

Comme en toute chose, les règles régissant les partis et les coalitions des partis seront posées, oscillant entre petits meurtres entre amis, petites brimades convenues ou tolérées, contentements de façade et bons cœurs contre mauvaises fortunes. Mais quand tout se sera joué, que les uns et les autres connaîtront le sort qui leur est réservé, la discipline partisane se chargera peut-être de remettre les choses à l’endroit car le moment sera venu pour la majorité formée et l’opposition constituée de se mettre au travail au Sénat et à l’Assemblée nationale.

Il faut néanmoins retenir de l’aréopage politique congolais des jours à venir que les pôles d’influence seront peut-être de trois ou quatre niveaux : la majorité présidentielle, l’opposition parlementaire incarnée par le parti majoritaire, l’opposition parlementaire formée par les « indépendants », à moins que les deux fassent bloc, et enfin l’opposition extraparlementaire. La première est assurée presque de contrôler toutes les institutions électives de bout en bout, la deuxième aura intérêt de ne pas jouer les « faire-valoir » comme on l’a entendu dire il y a peu, la troisième aura le temps de savoir quel rôle désira- t-elle jouer, la quatrième aura les médias, les réseaux sociaux, peut-être aussi la rue pour poursuivre son combat politique.

On risque d’avoir, dans tous les cas, un édifice démocratique plein de promesses, car les Congolais aimant la politique comme le montre l’histoire tumultueuse de leur pays, le seul engagement que le citoyen lambda demande aux entrepreneurs du secteur est de jurer qu’ils ne replongeront pas leur pays dans des conflits fratricides. Ayant déjà sous les bras la situation du Pool qui attend d’être résorbée, la crise économique et financière qu’il faut juguler, le front social à contenir, il serait bon de ne pas couper le fil du dialogue entre toutes les composantes de la nation pour la maintenir à flots. Il faut aussi espérer que la future élection de la chambre haute du Parlement brille par la sagesse, enfin c’est le rôle que les sénateurs remplissent de tout temps. En principe.

Gankama N'Siah

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